Nauru : les derniers réfugiés prisonniers dans l’un des plus petits pays du monde vont enfin pouvoir rejoindre l'Australie
Certains étaient détenus depuis près de dix ans : les derniers réfugiés retenus sur l’île prison de Nauru, Etat d'Océanie situé en Micronésie, pourraient bien enfin regagner l’Australie. L’information n’a pour l’instant pas été confirmée par le gouvernement, ce sont des associations de défense de réfugiés qui s’en sont fait l’écho dans la presse, mais il se trouve que quelques réfugiés, qui pour certains sont retenus à Nauru depuis près de dix ans, ont été transportés ces derniers jours en Australie… La petite douzaine de réfugiés restante devrait l’être dans les dix prochains jours.
Le calvaire des réfugiés n'est pas terminé
Il s’agit là d’une très bonne nouvelle pour les détracteurs de cette politique, à l’image de Lucy Honan, du Refugee Action Collective, même si elle note que pour les personnes concernées, leur calvaire n’est pas tout à fait terminé : "C’est un soulagement qui a tardé à arriver, note cette dernière. Mais il reste encore beaucoup de questions: que va-t-il arriver à ces réfugiés une fois en Australie, sachant que les réfugiés qui ont été détenus à Nauru ou en Papouasie ne peuvent pas s’y installer de façon permanente ? Le gouvernement doit répondre à ces questions…"
Le gouvernement travailliste, sur le sujet, est assez ambivalent, puisque d’un côté, il vide son centre de détention à Nauru, mais rappelle de l’autre qu’il comptait le garder ouvert, même s’il n’y a personne à l’intérieur, et même si cela coûte environ 300 millions d’euros par an…
La position australienne est ambivalente mais dissuasive
Comment expliquer que le gouvernement australien s’arc-boute sur politique qui par ailleurs, est dénoncée par les Nations unies et de nombreux organismes de défense des droits de l’homme ? Pour les deux principales formations politiques australiennes, cette politique est l’arme ultime contre l’immigration illégale et aussi un moyen de dissuasion très efficace, puisque depuis qu’elle est appliquée le nombre de migrants qui tentent de rejoindre l’Australie en bateau a fortement diminué, ainsi que le nombre de morts en mer au cours de ces périlleuses traversées.
A cela près que l’Australie, théoriquement, est un pays démocratique : normalement, dans une démocratie, on ne maintient pas en détention indéfiniment des gens qui n’ont commis aucun crime, et qui n’ont même pas été jugés. C’est pourtant ce qui se passe et c’est pourquoi, Lucy Honan, comme d’autres, compte manifester le 22 juillet prochain, à l’occasion du dixième anniversaire de cette politique. "Nous demanderons des droits d’installation et des titres de séjour permanents pour tous les réfugiés qui ont été détenus à Nauru et Manus Island mais aussi l’arrêt des refoulements de bateau en mer", souligne ainsi Lucy Honan. Cela suffira-t-il pour faire changer d’avis le gouvernement ? Réponse le mois prochain.
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