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Les enjeux de la visite de Joe Biden en Corée du Sud

Joe Biden entame vendredi sa visite de trois jours en Corée du Sud, le premier
arrêt de son voyage inaugural en Asie en tant que président des États-Unis, pour parler sécurité et coopération économique avec son homologue sud-coréen.

Article rédigé par franceinfo - Nicolas Rocca
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le président américain Joe Biden (à gauche) et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol visitent l'usine Samsung Electronics à Pyeongtaek le 20 mai 2022. (SAUL LOEB / AFP)

Le Président américain Joe Biden se rend vendredi 20 mai à Séoul, une visite en Corée du Sud, pour rencontrer son homologue, le nouveau chef d’État du pays Yoon Suk-yeol. Il sera évidemment question entre les deux hommes de la Corée du Nord, où le Covid fait rage depuis désormais une semaine.

Avec près de deux millions de cas cumulés de "fièvre", car le régime nord-coréen n’a pas les capacités de dépistage pour que l’on parle de cas de Covid, la situation est pour le moins préoccupante. Signe que l’heure est grave, Kim Jong-un a fait appel à l’armée populaire afin de pouvoir pallier la pénurie déclarée de médicaments. Le leader nord-coréen a également fustigé la mauvaise gestion sanitaire des autorités en promettant "d’éradiquer les maillons faibles" au sein du parti. Si officiellement le pays ne compte qu’une soixantaine de morts du Covid, Pyongyang a fini par accepter une aide sanitaire venue de Chine, plusieurs avions auraient fait l’aller-retour entre les deux pays. Mais les offres de livraisons de vaccins venus de Corée du Sud restent sans réponse, alors que la situation sécuritaire sur la péninsule est très tendue avant l’arrivée de Joe Biden.  

La crainte d'une provocation de Pyongyang

La possibilité d’une provocation nord-coréenne semble de plus en plus plausible. C’est en tout cas ce qu’affirment des officiels à Séoul comme à Washington, "nos renseignements montrent qu’il existe une réelle possibilité soit d’un test de missile balistique intercontinental ou bien d’un test nucléaire, voir même les deux, avant, durant ou après le voyage du Président dans la région", assure Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.  Si cet essai a lieu alors que le chef d’État américain se trouve sur la péninsule, ce serait une provocation de très grande ampleur et la garantie de couper tous les ponts avec les États-Unis. Même si depuis le départ de Trump la situation est déjà au point mort. Quelle que soit la posture prise par Pyongyang, on devrait voir un resserrement des liens entre Séoul et Washington, alors que Yoon Suk-yeol le nouveau Président Sud-coréen est partisan d’une coopération très proche avec l’allié militaire américain.  

Coopération économique 

Cette coopération concerne évidemment également le domaine économique. Lors de sa visite Joe Biden vient promouvoir une nouvelle initiative américaine : l’IPEF, le sigle anglais de Cadre de coopération économique de l’Indo-Pacifique. Une sorte de forum visant à résoudre les problèmes de chaînes d’approvisionnement de la région, notamment dans le secteur clé des semi-conducteurs. Problème, ce projet exclut de fait la Chine, le principal partenaire commercial de la Corée du Sud. Mais Yoon Suk-yeol souhaite se rapprocher à tout prix de Washington, même si Pékin a d’ores et déjà exprimé son hostilité à l’idée d’une adhésion Sud-coréenne au projet. Le nouveau président devrait participer à l’initiative dont la première réunion aura lieu au Japon juste après la tournée coréenne de Joe Biden.

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