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La tortue géante des Galapagos n’est plus une espèce disparue

La petite femelle retrouvée il y a deux ans sur l’île de Fernandina a bien été identifiée comme une pure représentante de son espèce.

Article rédigé par franceinfo - Éric Samson, édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La tortue géante retrouvé en 2019 sur l'île de Fernandina dans les Galapagos est une Chelonoidis Phantasticus. (RODRIGO BUENDIA / AFP)

Il aura fallu deux ans aux chercheurs de l’Université de Yale mais l’attente valait la peine : la petite femelle de tortue géante trouvée en 2019 sur l’île de Fernandina au large de l’Équateur est bien un exemplaire pur d’une espèce que l’on croyait disparue depuis plus d’un siècle, la Chelonoidis Phantasticus.

[Vidéo en espagnol, dans le tweet] :

Pourquoi "fantastique" ? Parce que l’existence d’une espèce de tortues géantes sur Fernandina a toujours eu une part de fantasme et de mystère. Fernandina est l’île la plus jeune de l’archipel, la plus volcanique. Il est extrêmement difficile de s’y déplacer avec ses champs de lave, ses petits îlots de végétation et beaucoup se demandaient si des tortues géantes pourraient y survivre.

En 1906 une expédition de l’Académie des sciences de Californie a découvert un mâle apparemment seul et l’a amené aux États-Unis où il est mort. Et depuis rien. Jusqu’en 2019 et la découverte de cette petite femelle dont les scientifiques de Yale ont comparé l’ADN avec celui du mâle disséqué. "Avoir pu confirmer que nous disposons bien d’un spécimen d’une espèce que l’on croyait disparue nous donne beaucoup d’espoir en ce qui concerne le futur de notre programme de restauration des populations de tortues géantes des Galapagos", a commenté avec enthousiasme le directeur du parc national Galapagos, Danny Rueda. 

"Nous sommes en train d’organiser une expédition pour le deuxième semestre avec l’ONG Galapagos Conservancy. Nous avons en effet trouvé des restes d’excréments de tortues, ce qui nous fait espérer qu’il pourrait y avoir d’autres spécimens."

Danny Rueda, directeur du parc national Galapagos

à franceinfo

Si les gardes du parc découvrent d’autres spécimens, un programme de reproduction sera organisé.

Une incidence vitale sur l’écosystème

Mais, même s’il se trouve que cette tortue est la dernière représentante de son espèce, avoir une femelle est quand même positif car il sera possible de la croiser pour avoir des hybrides. C’est d’autant plus important que ces tortues ont un rôle vital aux Galapagos, comme l’explique Diego Cisneros, directeur de l’hôpital de faune sauvage Tueri, de l’Université San Francisco de Quito : "L’idée est d’utiliser les tortues géantes pour régénérer les écosystèmes. Ces reptiles endémiques sont importants en soi bien sûr, mais les tortues maintiennent l’écosystème des îles en équilibre. Quand elles disparaissent, tout cet écosystème commence à s’écrouler".

"C’est pour cela notamment que l’acteur Leonardo Di Caprio et d’autres donateurs ont promis cette année 40 millions de dollars pour rétablir les écosystèmes des Galapagos, notamment celui de l’île de Floreana", se félicite Diego Cisneros.

En attendant, la petite femelle est dans le centre d’élevage de l’île de Santa Cruz, promise à un destin au moins aussi fameux que celui de Georges le Solitaire, dernier représentant de l’espèce de Pinta, mort il y a moins de dix ans.

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