Kusturica et son festival de cinéma, au milieu des montagnes serbes
C’est cette année la 8e édition de Kustendorf, un festival du film étudiant et du premier film, donc a priori tourné vers des inconnus, des nouveaux venus de la profession, mais qui paradoxalement attire des célébrités mondiales du cinéma. Par exemple, cette année, le réalisateur mexicain Alfonso Cuaron, et les français Bertrand Tavernier, et Thierry Frémaux, le délégué général du festival de Cannes. Comme le festival est organisé dans un lieu isolé, les festivaliers, sont dans une sorte de vase clos qui favorise les contacts, et beaucoup le disent, Kustendorf est l’un des rares festivals où les jeunes auteurs peuvent entrer en contact avec des personalités reconnues du cinéma. Ils peuvent aussi en tirer une expérience, puisque des nombreux ateliers sont organisés.
Emir Kusturica porte ce festival auquel il a d’ailleurs donné son nom (Kustendorf veut dire le village de Kusturica) parce qu’il veut créer, et il y a réussi, une institution culturelle en Serbie. Comme dans beaucoup de pays en transition, les différents gouvernements à Belgrade ont accordé très peu d’intérêt et peu de financement à la culture. Du coup l’industrie cinématographique, qui à l’époque yougoslave était l’une des plus importantes d’Europe, ne peut pas lutter contre Hollywood. Kusturica, qui ne cache pas ses sentiments anti occidentaux, affirme que la culture serbe est colonisée par l’Ouest et qu’il faut organiser une décolonisation culturelle, promouvoir le cinéma serbe et le cinéma indépendant en général. Et comme le cinéaste a les moyens financiers d’organiser un tel évènement, et une caution artistique incontestable, il n’hésite pas à le faire.
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