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En Russie, des distributeurs de micro-crédits dans des grandes surfaces de Saint-Petersbourg

Alors que Vladimir Poutine souhaite réduire au maximum l’endettement galopant des ménages, des distributeurs automatiques de micro-crédits sont apparus dans certaines grandes surfaces de Saint Petersbourg.

Article rédigé par franceinfo - Claude Bruillot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le soleil se couche sur la Neva, à Saint-Petersbourg, en Russie, le 21 juin 2017. (MLADEN ANTONOV / AFP)

Dans un contexte économique difficile en raison des sanctions internationales, la Russie n’en continue pas moins de "tester" les consommateurs. Ainsi des distributeurs automatiques de micro-crédits sont apparus dans certaines grandes surfaces de Saint-Petersbourg, la ville de Vladimir Poutine, qui souhaite pourtant faire le maximum pour lutter contre l’endettement des ménages russes en constante progression.

365% de taux de remboursement annuel

La démarche est très simple : en faisant leurs courses dans certains supermarchés, les Peterbourgeois peuvent aussi, sur place, contracter un crédit. Ils n’ont, pour cela, qu’à placer la page principale de leur passeport dans un distributeur et le tour est joué. Là où cela devient beaucoup plus compliqué, c’est lorsque l’on regarde le taux d’intérêt qui est appliqué à ces micro-crédits distribués aussi facilement. Tenez-vous bien : 365% de taux de remboursement annuel. Cet été, le ministre du développement économique Maxime Oreschkine a brandi le risque d’un défaut majeur de solvabilité pour les ménages russes, qui consacrent déjà, en moyenne, 44% de leurs revenus au remboursement de leurs emprunts.

Pour lutter contre ce phénomène, la Douma, la chambre basse du parlement russe, met la dernière main à un projet de loi qui encadrera davantage l’endettement des ménages russes. La mesure phare qui s’annonce concernerait une interdiction de contracter un emprunt pour un client dont le taux de remboursement dépasse déjà les 50% de ses revenus. C’est déjà le cas, non pas à Moscou et dans les grandes villes russes, où les revenus sont les plus élevés, mais dans certaines régions reculées, comme la Kalmoukie au sud de la Russie, ou encore la Tchouvachie, à 600 km à l’est de la capitale, où le niveau de la dette des ménages dépasse maintenant 50%.

Le micro-crédit est un levier pour doper la croissance

Avec toutefois une problématique majeure pour les autorités russes : face à la stagnation, voire dans certains secteurs, la baisse des revenus, le recours au crédit constitue un levier important pour maintenir autant que possible, le niveau de croissance du pays. Cette dernière est au ralenti deux ans, à cause des sanctions économiques occidentales. Dans une Russie qui compte 19 millions d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté, avec moins de 150 euros par mois, il reste tout de même des optimistes pour rappeler que, tant que le volume d’argent déposé dans les banques russes n’est pas inférieur au volume des prêts, l’espoir de maîtriser le phénomène demeure.

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