En Israël, Pizza Hut provoque la colère des Palestiniens
Le knafeh est une pâtisserie avec un fromage à pâte molle et blanche recouvert d'un autre fromage orange qui ressemble à des vermicelles cheveux d'ange. Le tout est mélangé à du beurre fondu, et doré au four. Il est ensuite recouvert d'un sirop de miel et en fonction des envies, de pistaches ou de noix. Vous pouvez ajouter, selon vos goûts, une goutte d'eau de rose ou de fleur d'oranger.
Appropriation culturelle ?
Pizza Hut Israël a décidé de proposer une pizza au knafeh, avec sa traditionnelle pâte épaisse. La firme d'origine américaine se défend via un communiqué de presse, "Nous avons reconnu le potentiel inutilisé de cette nourriture moyen-orientale et on a décidé d'en faire notre propre version". Mais pour les Palestiniens, qui se sont déchaînés sur les réseaux sociaux, c'est une appropriation culturelle. Le cuisinier franco-palestinien de Bethléem, Fadi Kattan la dénonce également. "Il y a quand même une éthique à avoir de l'appropriation culinaire. Dans le cas de la Palestine, c'est assez flagrant comme avec le houmous. C'est un effacement d'une culture culinaire. On parle de 'cuisine méditerranéenne', de 'cuisine israélienne' pour effacer l'origine palestinienne de certains produits, de certaines recettes", regrette-t-il.
"Les appellations d'origine contrôlée célèbrent un savoir-faire"
Fadi Kattan rappelle aussi que fromage utilisé pour le knafeh provient normalement de Naplouse, en Cisjordanie. Mais là, Pizza Hut utilise un produit de Safed, une ville israélienne vidée de ses habitants arabes en 1948. "C'est encore une autre mal-appropriation intentionnelle. La provenance, l'origine, ce sont des choses que l'on célèbre. Les appellations d'origine contrôlée, c'est une question de célébrer un savoir-faire, une transmission et tout ce qui vient avec", avance le cuisinier. Les Palestiniens sont donc allergiques à la pizza au knafeh sans tomate et sans olive, et y voient aussi une insulte à la gastronomie... italienne !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.