En Espagne, Netflix occupe désormais le plus grand complexe de studios européen
En entrant dans ces studios agrandis, près de Madrid, le visiteur est frappé par deux choses. D'abord, la taille. 22 000 m2, dix grands studios, séparés par des avenues, des rues, des parkings. Chacun mesure entre 1 200 et 2 000 m2 de surface pour 12 mètres de haut, ce qui permet de faire des décors sur plusieurs étages. Et c'est une deuxième chose qui interpelle : le souci du détail, les ressources considérables données aux créateurs. Ici, un appartement de luxe qui est recréé, là des salles de lycée. Un simulateur de vol pour reproduire un crash aérien, les espaces de postproduction… L’argent, visiblement, n’est pas un problème dans le royaume de Netflix.
Et parmi les professionnels qui évoluent à Tres Cantos, un décorateur en témoigne. En présentant une discothèque, un décor de scènes de la série Elite, il fait la comparaison avec d'autres types de production. "J'ai commencé à travailler sans plafond budgétaire", explique Fede Cambero.
"J’ai fait les plans des décors et personne ne m’a freiné. J’ai travaillé avec Almodovar et avec Coppola. Mais c’est ici qu’on m’a laissé la plus grande liberté pour travailler et le plus d’argent."
Fede Cambero, décorateur chez Netflixà franceinfo
Une impression confirmée par d’autres travailleurs, des réalisateurs, des producteurs : les ressources n’ont pas l’air de manquer à Madrid.
Du beau temps et des avantages fiscaux
Il y a plusieurs facettes de l'Espagne qui séduisent réalisateurs et producteurs. "La première raison, c'est le climat. On a besoin de soleil et de chaleur", détaille Chris Fry, venu du Royaume Uni pour réaliser Kaos, une comédie déjantée autour de la mythologie grecque.
"La deuxième raison, c’est qu’on voulait une énorme variété de localisations. On est parti filmer à travers toute l’Espagne."
Chris Fry, producteurà franceinfo
"La troisième raison, c’est que l’Espagne a de très bons avantages fiscaux, continue le producteur. Enfin, les équipes espagnoles sont formées d’excellents techniciens et d’excellents créateurs."
Les ristournes fiscales montent en effet jusqu’à 30% des dépenses déductibles, c’est une politique assumée, revendiquée par le gouvernement espagnol.
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