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En direct du monde. Au Japon, un robot va remplacer 34 salariés dans une société d'assurance

Une compagnie d’assurance nippone va se séparer d’un quart de ses salariés, remplacés par un système d’intelligence artificielle. Il s'agit d'une première au Japon, dans ce secteur d'activité. 

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Charles, Alexis Morel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le supercalculateur Watson de chez IBM, le 18 février 2011. (ATLAS PRESS / MAXPPP)

La société d’assurance-vie Fukoku Mutual Insurance a décidé de remplacer 25% des employés de son département des évaluations et des paiements par Watson, le système d’intelligence artificielle d’IBM. Il est capable d’analyser des milliers de données à la vitesse de la lumière, il comprend le langage naturel et il est très souple.

Des bras multipliés par Watson

Chez l’assureur, Watson rassemblera les données médicales des clients, lira les certificats rédigés par les médecins. Il règlera les paiements d’assurance et facturera les dépenses médicales. Le nouveau système effectuera les tâches confiées à 34 employés de l'assureur, qui ne renouvellera pas non plus un certain nombre de CDD. Watson traitera environ 132 000 dossiers d’assurance par an. Pourtant, l'entreprise se veut rassurante, en tout cas auprès de ses clients : la décision finale de paiement sera prise par l’un de ses employés humains.

La société va investir 1,6 million d’euros dans l’installation du système d’intelligence artificielle. Il lui faudra ajouter 122 000 euros par an pour assurer la maintenance de Watson.

L'intelligence artificielle séduit ailleurs

Plusieurs autres compagnies d'assurance sont intéressées. Les noms de Nippon Life, le numéro un japonais de l’assurance-vie, et de Dai Ichi Insurance sont mentionnés. Mieux que l’homme, les intelligences artificielles sont capables d’analyser des milliers de données en un temps record. Elles sont capables de s’adapter et de comprendre, selon IBM. 
Les banques japonaises veulent aussi remplacer, dans leurs services administratifs de back office, certains de leurs employés partant à la retraite. Et ils sont nombreux à atteindre l'âge, dans un pays au vieillissement accéléré, où il y a déjà pénurie de main d’œuvre, dans certaines activités.

L'intérêt du Japon ne date pas d'hier

L’automatisation, la robotisation et les intelligences artificielles sont des priorités au Japon depuis longtemps. Dans le domaine de l’intelligence artificielle, voici une trentaine d'années, des entreprises japonaises s’intéressaient déjà aux travaux en matière de traitement informatique de la langue, de traduction automatique du professeur Alain Colmerauer de l’université de Marseille.

Dans les 21 pays de l’OCDE, 9 % en moyenne des emplois pourraient devenir automatisables et sans doute davantage au Japon. Les robots dotés d’intelligence artificielle assistent déjà des chirurgiens, des conseillers en investissements. Ils produisent des textes journalistiques, prennent des commandes dans des fast-foods. Ils assisteront les humains et ne les réduiront pas forcément au chômage technologique. 

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