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En direct du monde. Au Canada, la légalisation du cannabis de loisir est en marche

La loi autorisant les citoyens à utiliser du cannabis sous certaines conditions devrait entrer en vigueur le 1er juillet. Cette législation est adoptée dans quatre Etats américains.

Radio France
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Culture de cannabis thérapeutique à Ontario (Canada), le 5 décembre 2016. (LARS HAGBERG / AFP)

Le gouvernement canadien dépose son projet de loi sur la légalisation du cannabis de loisir. Le Canada s’ajoute donc à un mouvement déjà entamé par quatre Etats américains (Alaska, Colorado, Oregon et Washington). Un vaste processus de consultation et de débat va commencer jeudi 13 avril au Parlement canadien. La loi autorisant les citoyens à utiliser cette drogue sous certaines conditions devrait entrer en vigueur le 1er juillet de cette année.

La vente de cannabis va concerner les adultes et exclure les mineurs. L’âge légal pour s’en procurer pourrait être 18 ou 19 ans, car toutes les provinces n’ont pas les mêmes règles à ce sujet. La grande nouveauté avec le projet de loi, c’est que les consommateurs vont pouvoir acheter leur marchandise dans une boutique et non plus auprès d’un trafiquant. Les producteurs, eux, devront recevoir un permis d’exploitation du gouvernement, avant de livrer leur marchandise à un distributeur.

Des patients déjà traités avec du cannabis

Une trentaine de ces entreprises ont déjà pignon sur rue au Canada, car elles livrent du cannabis médical à 100 000 malades. Le recours au cannabis thérapeutique pour soigner certaines maladies est autorisé et contrôlé. La plupart du temps, la poste achemine cette marchandise particulière aux patients.

Pour le cannabis récréatif, le réseau de distribution va être différent. Certains suggèrent de le commercialiser dans les magasins d’Etat qui ont déjà la main mise sur une bonne partie de la vente de l’alcool. Les employés sont habitués à ne pas vendre leurs produits aux mineurs et les conditions de sécurité y sont assez strictes.

L’Etat continuera à exercer un contrôle 

Cela n’a rien d’une ouverture tous azimuts. Un des buts du gouvernement, en autorisant la vente de cette drogue, c’est de lutter contre le marché noir et la criminalité pour un produit dont on sent souvent l’odeur, juste en se promenant dans la rue. Selon certaines études, un Canadien sur sept fume déjà un joint régulièrement ou occasionnellement. Autant de citoyens qui violent donc les lois actuelles et qui risquent de se retrouver avec un casier judiciaire pour quelques grammes d’herbe trouvés dans leurs poches.

Avec la nouvelle législation, une grande partie de cette consommation se déroulera au grand jour. Le gouvernement entend aussi mieux protéger les jeunes de cette drogue. Une partie des taxes perçues sur le produit vendu au consommateur financera des programmes liés à la prévention de la toxicomanie et à l’éducation sur cette drogue douce.

Cette étudiante voit d’un bon œil les mesures qui vont permettre au consommateur de savoir exactement quel type d’herbe il achète avant de la consommer. "Le 'pot', si tu claques des doigts tu peux en avoir. Rendu là, il vaut mieux que ce soit encadré. On a besoin de la protection du consommateur qui va avec."

Au moins, tu t'assures d'avoir une qualité meilleure, que ce soit moins chimique. Que ça reste une herbe, après tout.

Une étudiante québécoise

Une majorité approuve cette légalisation mais plusieurs experts ou élus se posent des questions. Le Parti conservateur, un des partis d’opposition, s’inquiète des effets du cannabis sur le cerveau des jeunes. Ses élus souhaiteraient que seuls les 25 ans ou plus aient accès à ce produit. La question des mineurs préoccupe aussi plusieurs experts, tout comme celle de l’utilisation de cette drogue par des personnes à la santé mentale fragile. Plusieurs études montrent en effet que le cannabis peut avoir des effets sur le cerveau de certains, particulièrement quand le THC, une des composantes actives de cette herbe est élevé. Or, les concentrations de cette substance augmentent beaucoup depuis quelques années. Il faudra donc voir si le gouvernement impose des balises pour limiter la concentration de cette drogue. 

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