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En Angleterre, des centaines de vieilles cabines téléphoniques mises au rebut sont transformées et revendues

L'opérateur qui gère les "red box" retire les cabines dans tout le pays. Un site dans le nord de l'Angleterre les recycle pour leur donner une seconde vie. 

Article rédigé par franceinfo, Antoine Giniaux - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une vieille cabine téléphonique anglaise. (Illustration).  (MAXPPP)

Il y a presque autant de cabines téléphoniques que d'habitants. À Carlton Minniott dans le Yorkshire en Angleterre, des centaines de vieilles cabines s'entassent dans une espèce d'immense cimetière. Dans ce petit village d'un millier d'habitants, les vieux téléphones publics sont mis au rebut. Pour la plupart, leur teinte rouge est délavée, les portes sont cabossées et pour certaines les vitres sont brisées. 

Le portable a chassé les cabines traditionnelles

Balayées par l’arrivée des téléphones portables, les "red box", comme les appellent les Anglais, sont progressivement démontées par l'opérateur British Telecom, qui gère l’ensemble du parc des cabines téléphoniques . Il y en avait 92 000 en 1990, et l’objectif est d'en garder 20 000 seulement dans l’ensemble du pays à horizon 2022. Ce nombre est largement suffisant explique l’opérateur téléphonique, car leur entretien coûte cher. Il faut compter six millions et demi d’euros par an pour nettoyer les graffitis, remplacer les carreaux et décoller les chewing gums alors qu'un tiers des cabines ne sont plus utilisées.

Les cabines transformées en abris

Les cabines sont récupérées, souvent pour l’équivalent d’un euro symbolique et elles sont ensuite transformées. Elles deviennent des abris de jardin, des mini kiosques municipaux, des petites bibliothèques, des abris pour défibrillateur ou juste des éléments de décoration. Elles se revendent très cher, entre 2 500 et plus de 10 000 euros pour les modèles les plus rares ou les plus anciens, comme le K1, le kiosque numéro 1, lancé en 1921 par la poste britannique. Le K1 ressemble à une petite cabine carrée, au toit pyramidal, surmonté d’un javelot, et qui à l’époque a tellement déplu aux Anglais que certains arrondissements de Londres et de Birmingham ont refusé de les installer.

Il y a aussi les modèles conçus par des grands architectes, comme Giles Gilbert Scott. Il a notamment construit la bibliothèque de l’université de Cambridge, avant de créer les cabines rouges telles qu'on les connaît presque aujourd'hui. Il s'est inspiré d'une pierre tombale qui se trouve dans le cimetière de l’ancienne église de Saint-Pancras à Londres pour les créer. Le design a, depuis légèrement évolué, mais les cabines sont restées globalement assez identiques et reconnaissables.

Le principal cimetière de cabines téléphoniques se trouve à Carton Miniot, mais en-dehors du Yorkshire, on en trouve à Redhill, au sud de Londres. D’autres entreprises spécialisées dans les projets sur mesure proposent aussi leurs services sur Internet.

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