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En Afrique, l'ivoire des éléphants n'est toujours pas à vendre

La conférence Cites sur la protection des espèces, qui se tient au Panama jusqu'au 25 novembre, a rejeté la proposition de l'Afrique du Sud, de la Namibie, du Botswana et du Zimbabwe de lever l'embargo international sur le commerce de l'ivoire.

Article rédigé par franceinfo - Romain Chanson
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le ministre des Eaux et Forêts de Côte d'Ivoire Alain-Richard Donwahi ainsi que d'autres autorités ivoiriennes examinent les saisie d'ivoire au siège de l'Unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée du pays, à Abidjan, le 25 janvier 2018. (SIA KAMBOU / AFP)

C'est encore un échec pour des pays qui font pression depuis plusieurs années pour vendre leur ivoire : l'Afrique du Sud, la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe n'arrivent pas à convaincre les autres pays du monde du bien-fondé de leur proposition de lever l'embargo international sur le commerce de l'ivoire.

Une proposition formulée par plusieurs pays d'Afrique australe lors de la conférence Cites sur la protection des espèces, qui se tient au Panama jusqu'au 25 novembre. Seuls 15 pays ont voté en faveur d'une levée de l'embargo, opposés à 83 pays qui ont rejeté cette proposition.

Les voix africaines sont discordantes

Les pays d'Afrique australe avaient déjà tenté le coup lors de la dernière conférence de 2019, mais leur proposition est trop impopulaire. Sur ce sujet, l'Afrique ne parle pas d'une même voix. Une trentaine de pays africains font partie de la Coalition pour l'éléphant d'Afrique, strictement opposée au commerce de l'ivoire. L'Afrique australe insiste pour rouvrir le marché international de l'ivoire car ces pays disent vouloir financer la gestion de leurs parcs naturels et donc la protection de leurs espèces grâce à la vente de cet ivoire.

Leur population d'éléphants se porte bien, voire augmente : la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) estime ainsi que l'Afrique australe est la terre de plus de 80% de la population d'éléphants d'Afrique. Or, cette gestion a un coût de plus en plus élevé. Un coût humain aussi puisque la cohabitation entre l'homme et l'éléphant pose des problèmes de sécurité. L'argent de l'ivoire permettrait de soutenir les communautés rurales et de rendre la cohabitation plus acceptable. Protéger l’ivoire dans des coffres ultra sécurisés coûte aussi très cher : le Zimbabwe protège 130 tonnes d'ivoire, d'une valeur de 600 millions de dollars.

Les arguments rejetés par les ONG

Ces différents arguments sont toutefois rejetés, notamment par des ONG : le Fonds international pour le bien-être animal estime que l'ouverture d'un marché légal de l'ivoire permettrait aux braconniers d'écouler leur stock en toute discrétion. L'ONG pointe également le risque d'une augmentation du braconnage, comme en 2008 après l'autorisation exceptionnelle d'une vente d'ivoire. L'ONG soutient enfin la proposition du Kenya qui invite à alimenter un fonds spécial destiné aux pays leur qui bruleraient stock d'ivoire. Ce fonds permet trait de financer la gestion des parcs et de mettre fin à la tentation de vendre ses défenses d'éléphants.

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