Coronavirus : l'Inde ferme progressivement ses frontières
Une quarantaine de cas déclarés de coronavirus Covid-19 : en Inde, la contagion semble être arrivée par plusieurs voyageurs venant d’Italie. Aucun décès pour l’instant mais d’importantes précautions, car la situation pourrait vite dégénérer dans le deuxième pays le plus peuplé du monde.
New Delhi en fin de semaine dernière, Bangalore hier… Plusieurs villes ont décidé de fermer leurs écoles primaires. Des centaines de milliers d’enfants de primaire et de crèche vont devoir rester à la maison pendant les trois prochaines semaines. Les gouvernement régionaux de ces deux mégalopoles estiment qu’il est impossible de demander à ces petits d’adopter les mesures d’hygiène nécessaires à leur protection, de garder par exemple leurs distances ou de porter des masques. Ces écoles sont donc fermées jusqu’à la fin mars.
Visas annulés
Les voyageurs de nationalité française ou en provenance des aéroports français ne sont plus admis en Inde. Le pays vient également d’interdire à tout bateau de croisière d’accoster dans ses ports, afin d’éviter les drames des paquebots gardés au large pendant des jours à cause de contagion. Du reste, les visas précédemment accordés pour les visiteurs venant des pays les plus touchés sont annulés : la Chine, l’Italie, l’Iran, la Corée du sud et le Japon sont concernés. Et les nouvelles demandes sont examinées au cas par cas.
Deux États himalayens frontaliers avec la Chine, le Sikkim et l’Arunachal Pradesh, ont même interdit l’entrée de tout étranger dans leur région. Ces États isolés ont des capacités hospitalières réduites et cherchent donc à éviter le premier cas. Une solution qui n’est pas sans faille : l’une des premières contagions en Inde est arrivée par un Indien qui revenait d’Italie.
Le nombre de personnes infectées est encore dérisoire dans un pays d’un milliard 300 millions d’habitants, et il n’y a encore aucun décès déclaré - mais la densité de population est telle que le virus peut se propager très rapidement. Le coronavirus n’a pas encore touché les régions les plus pauvres et peuplées du nord-est du pays, comme l’Uttar Pradesh et le Bihar, où les conditions d’hygiène sont particulièrement mauvaises et où il y a un manque criant d’hôpitaux. Cela constituera le vrai test.
La fête des couleurs perturbée
Pendant cette fête appelée Holi, les Indiens se rassemblent par milliers dans des fêtes délurées et s’envoient de l’eau et des pigments de couleurs au visage. Tout ce qui faut justement éviter en cette période de contagion. Les autorités ont annulé les célébrations officielles et croisent les doigts pour que les Indiens suivent l’exemple. Certains dévots hindous, eux, ont choisi d’entonner en boucle un chant religieux, composé pour l’occasion, et censé faire fuir le démon Corona. À chacun ses armes.
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