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Au Zimbabwe, le gouvernement fait campagne pour lever l'embargo international sur la vente d'ivoire

Le pays dit chercher des fonds pour financer ses parcs et faire face à la population d'éléphants, qui grandit dangereusement selon les autorités. Elles pensent que la prospérité de ses troupeaux mériterait bien une récompense.

Article rédigé par franceinfo - Romain Chanson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Photo d'illustration. (ROBERTO SCHMIDT / AFP)

Le Zimbabwe se sent puni pour avoir bien géré ses populations d'éléphants et il cherche à obtenir une compensation. La population de cet animal est estimée à 100 000, c'est 50 000 de trop selon le gouvernement. Par endroits, la confrontation avec l'homme devient insupportable selon Tinashe Farawo, porte-parole de l'autorité de gestion des parcs et de la faune sauvage du Zimbabwe : "Les gens peuvent venir voir de leurs propres yeux l'étendue des dégâts provoqués par les animaux, la colère que cela provoque parmi les communautés, qui n'en tirent aucun bénéfice. On dit simplement que la population doit pouvoir y trouver son compte."

Le Zimbabwe, qui met déjà en vente 500 permis de chasses par an, veut maintenant vendre son ivoire. Il suffit de se pencher pour le ramasser, soutient Tinashe Farawo : "La majorité de l'ivoire que nous avons provient d'animaux morts naturellement. Quand ils meurent, on récupère l'ivoire." Le gouvernement zimbabwéen a fait visiter ses stocks d'ivoire à des diplomates européens lundi 16 mai, pour les convaincre de faire lever l'embargo sur la vente d'ivoire. Les réserves sont estimées à 600 millions de dollars, de quoi financer les parcs nationaux pour 20 ans selon Emmerson Mnangagwa, le président du Zimbabwe.

Les ONG inquiètes de la survie de l'espèce

À condition que ces revenus profitent vraiment à la gestion des parcs naturels. Pour les ONG, la vente d'ivoire est une fausse bonne idée. Il s'agirait, au mieux, d'une solution à court terme, voire pire selon Phillip Kuvawoga, directeur du programme de conservation des habitats au sein du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) : "Vous ouvrez la boîte de Pandore sans savoir si les trafiquants vont se saisir de cette opportunité. Déverser cet ivoire sur le marché international pourrait avoir des répercussions qui mettent en danger la survie de l'espèce dans le monde. Il est toujours à craindre que l'argent généré ne soit pas utilisé comme il était prévu."

L'une des solutions serait de miser sur les revenus du tourisme pour financer la gestion des parcs. De l'ivoire et de la gestion des animaux sauvages, il en sera question la semaine prochaine : le Zimbabwe organise une conférence internationale sur les éléphants.

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