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Au Sri-Lanka, après la désastreuse période post-attentat, les touristes reviennent

Fraîchement élu, le nouveau président sri-lankais a promis de renforcer la sécurité dans le pays pour tenter de faire revenir les touristes, qui avaient déserté l’île après l’attentat meurtrier d’avril 2019.

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Farcis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président Gotabhaya Rajapaksa, au centre, a promis de renforcer la sécurité dans le pays. (ISHARA S. KODIKARA / AFP)

Le 21 avril dernier, le Sri Lanka était frappé par l’une des attaques terroristes les plus meurtrières de son histoire : 259 personnes mourraient dans l’explosion de six bombes, placées dans des hôtels de luxe et des églises. Avec pour conséquences, sept mois plus tard, la fuite des touristes, qui boudent l’île. Le nouveau président sri-lankais, Gotabaya Rajapaksa, élu ce week-end, a promis de renforcer la sécurité pour sortir de sa convalescence ce secteur durement touché.

Les lieux visés sont des lieux hautement touristiques

Les attaques ont visé trois des plus grands hôtels de Colombo, des lieux hautement touristiques, et sur 260 victimes, 45 étaient de nationalité étrangère. L’effet a donc été immédiat : les mois de mai et de juin ont été désastreux, avec une baisse des arrivées de touristes de 63% en moyenne, par rapport à l’année précédente.   Les plus durement touchés sont les vendeurs informels de souvenirs ou d’artisanat, dont les maigres revenus dépendent presque entièrement du tourisme. C’est le cas d’Ajit Rajapakse, artiste peintre qui vient tous les jours essayer de vendre ses tableaux devant le musée national de Colombo : "Les affaires sont mauvaises, explique-t-il. Depuis avril, je vends deux tableaux par mois seulement, alors qu’avant, j’en vendais au moins vingt."

Ce que je gagne ne paie même pas la location de ma camionnette.

Ajit Rajapakse

à franceinfo

Le Sri Lanka, par chance, est habitué à ce genre de crise. En effet, le pays a vécu 26 ans de guerre civile, et les hôtels et restaurants se sont habitués à ces incertitudes. Du coup, ils n’ont pas renvoyé leur personnel, ou fermé leurs magasins pendant ces mois de creux. Ils ont absorbé les pertes et attendu que cela passe - et cela permet au secteur de mieux rebondir à présent que la reprise se faire ressentir.

"Après un attentat, un pays est plus sûr qu’avant"

Les touristes, aussi, commencent à revenir : le mois dernier, la baisse d’arrivées de touristes n’était plus que de 25% par rapport à la même période de l’année dernière. Les hôtels, lieux publics et aéroports ont renforcé leur sécurité, afin de rassurer les visiteurs. Et certains sont ravis, comme Rio, un Suisse attablé à une terrasse, sur la baie de Colombo. "Nous avons décidé de venir après les attaques, indique Rio. Nous nous sommes dits que c’était le moment idéal : c’est probablement moins cher, les gens sont plus amicaux car ils ont besoin de touristes, et il se peut que ce soit moins dangereux. Car statistiquement, après un attentat, un pays est plus sûr qu’avant."

L’année dernière, les revenus du tourisme représentaient 5% du PIB sri-lankais - un chiffre qui devrait fortement chuter cette année. Pour les spécialistes du secteur, le nombre de visiteurs devrait retrouver son niveau initial au bout d’un an.

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