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Au Kenya, les parcs nationaux rouvrent leurs portes sans les touristes étrangers en raison du coronavirus

Le pays ne devrait rouvrir ses frontières aux touristes étrangers qu’au mois d’août et les professionnels ne s’attendent pas à un retour à la normale avant au moins un an.

Article rédigé par franceinfo - Charlotte Simonart, édité par Hugo Charpentier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le parc national de Masai-Mara au Kenya, le 11 mars 2019. (MICHEL & CHRISTINE DENIS-HUOT / BIOSPHOTO)

Privés de ses habituels visiteurs étrangers, le Kenya mise sur le tourisme local. Et les agences ne perdent pas de temps. Le gouvernement a déconfiné Nairobi lundi 6 juillet ce qui permet aux résidents de retourner sur les pistes des safaris. Dès la fin du discours du président kenyan, les habitants ont commencé à recevoir des emails de promotions "exceptionnelles" d’établissements touristiques. Une chaîne de logde de luxe intitulait par exemple son message : "Maintenant que vous pouvez voyager à nouveau, il est temps de réserver votre escapade loin de Nairobi."

Une expérience de safari qui s'annonce unique cette année car la migration des gnous, l’une des plus importantes migrations animalières au monde, vient de démarrer. Des millions d’animaux, en quête de pâturage, vont traverser la Tanzanie pour rejoindre le Kenya. Un spectacle exceptionnel qui attire habituellement des centaines de milliers de touristes au Kenya. Mais cette année, l'occasion est unique d’assister à cette migration des gnous dans des parcs quasiment vides de touristes.

Des milliers de Kenyans ont perdu leur emploi

C'est une opportunité pour les uns mais un drame qui se dessine pour des milliers de Kenyans car l’arrêt du secteur pendant des mois a eu raison de plusieurs établissements touristiques. Des hôtels, des lodges ont mis la clé sous la porte. Le tourisme représente 10% du PIB  et fait vivre plus d’un million de Kenyans. Résultat, des milliers d’entre eux ont perdu leur emploi. C’est le cas de Ole Kashira, guide touristique Masai depuis 16 ans. "Quand le coronavirus est arrivé, tout s’est transformé en enfer. Beaucoup de guides ont été renvoyés chez eux." 

Aujourd’hui, les gens cherchent d’autres moyens pour gagner de l'argent et certains se tournent vers des réseaux criminels de trafics d'animaux, de défenses d'éléphants, de cornes de rhinocéros.

Ole Kashira, guide touristique

à franceinfo

"Ma plus grande inquiétude, en tant que guide, est que l’on retourne à l’ère du braconnage", poursuit Ole Kashira. À ce jour, au moins un éléphant d’une quarantaine d’années et deux girafes ont été abattus dans une région où il n’y avait plus eu de braconnage depuis des années. Pour l’instant, ce sont surtout les petits animaux de brousse comme les impalas, les gazelles et autres antilopes, qui souffrent le plus car ils sont prisés pour leur viande par les communautés rurales en manque de moyen de subsistance. Ils constituent aussi la nourriture de grands fauves tels que les léopards et les guépards. S’ils venaient à manquer, ces fauves pourraient déserter la région.  

Au Kenya, les parcs nationaux rouvrent leurs portes sans les touristes étrangers - Charlotte Simonart

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