Au Brésil, la gauche se mobilise contre les conditions de détention de Lula
La peine de prison de l'ancien président a été réduite de 12 à 8 ans par le Tribunal supérieur de justice. Mais pour la gauche, cela n’enlève rien au caractère injuste et illégal de la détention de Lula.
Le Tribunal supérieur de justice du Brésil (STJ) a accordé à l'ancien président Lula, mardi 23 avril, un allègement significatif de sa peine de prison pour corruption : de 12 ans et un mois de prison, cette peine est passée à huit ans et dix mois. Étant donné son âge, 73 ans, Lula pourrait bénéficier d’une progression de peine en réclusion semi-ouverte, ou réclusion à domicile à partir de septembre prochain, après avoir passé un an et demi en prison. Mais pour ses partisans, la détention de Lula, qui l'a empêché de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre dernier dans laquelle il était favori, est vue comme injuste et illégale.
Condamné par le futur ministre de la Justice
Lula a été accusé d’avoir reçu un appartement dans une station balnéaire en échange de faveurs à une entreprise de construction. Mais les procureurs n’ont jamais pu prouver que l’ancien président était bien propriétaire de cet appartement. Ils n’ont jamais montré non plus quelles faveurs Lula aurait faites en échange de cet appartement.
Par ailleurs, Lula été condamné par le juge Sergio Moro, devenu huit mois plus tard le ministre de la Justice de Jair Bolsonaro, adversaire politique de Lula. Pour la gauche, cela montre clairement que le juge avait un parti pris idéologique et une ambition politique. Et qu'il ne pouvait donc pas juger Lula.
La gauche privée d'une parole populaire
La gauche avait plutôt bien résisté dans les urnes, malgré la victoire de Jair Bolsonaro. Le président d'extrême-droite a été élu avec environ 55 millions de votes contre 44 millions de vote pour le Parti des travailleurs (PT), qui a dirigé le pays pendant 12 ans.
Mais Lula est particulièrement affaibli par la prison. L'ancien président, très populaire, pourrait être un véritable adversaire à Bolsonaro s’il pouvait s’exprimer librement. Or la justice a restreint ses prises de parole dans la presse, ce qui est vu comme une injustice alors que tout prisonnier peut normalement donner des interviews.
Un campement permanent est installé face à la prison de Lula depuis plus d'un an. Selon son parti, le campement est là pour soutenir Lula, isolé dans sa prison, et pour rappeler au monde qu'il est considéré comme un prisonnier politique dont la libération est demandée depuis un an.
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