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En direct de l'Europe. L’imbroglio italien dans la tourmente européenne

À quand un prochain gouvernement en Italie ? Cette question fait la une de la botte ce week-end.

Article rédigé par franceinfo - José-Manuel Lamarque
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, leader du parti politique Forza Italia, le 7 mai 2018 à Rome (Italie).
 (TIZIANA FABI / AFP)

Avec ou sans Silvio, telle était la question cette semaine quant à voir poindre le bout d’un gouvernement en Italie. De guerre lasse, le président Matarella pariait, ou plus sagement, se préparait à désigner un gouvernement technique.

C’était sans compter sans la fulgurance du Cavaliere qui, sachant lâcher pour reprendre, ouvrait la voie à la formation du premier gouvernement anti-système en Italie, et en Europe, puisqu’il paraissait le seul obstacle. Autant laisser la place aux jeunes, et peut-être consentir à ce qu’ils se débrouillent sans lui. Berlusconi a surement su tirer les leçons des multiples gouvernements Fanfani et Andreotti naguère, toujours savoir partir pour mieux revenir.

Ainsi, les Italiens seraient-ils bientôt gouvernés ?

Si cette question fait la une de la botte ce week-end, c’est que depuis les élections du 4 mars dernier,  l’Italie se voyait réitérer l’exemple allemand, voire belge. Mais au pays du miracle italien tout est possible, surtout quand cela ne dure pas. Ainsi une probable coalition entre le mouvement cinq étoiles de Luigi di Maio et la Ligue de Matteo Salvini est en discussion et les deux hommes ont demandé au président Mattarella un délai jusqu’au lundi 14 mai pour présenter l’élaboration d’un pacte de gouvernement.

Il faut dire que cette coalition inquiète tant à Rome qu’à Bruxelles, inédite il est vrai, et si dès dimanche 13 mai,  les deux parties pourraient présenter de bonnes bases au président de la République italienne, la nomination du président du Conseil, soit le premier ministre, serait possible lundi 14 aussi.  

Un début de semaine agité en prévision

Après le miracle à l’italienne, on peut aussi s’attendre à "Rome ville ouverte", car tous les ingrédients du cinéma italien se voient condensés dans l’actualité politique transalpine. Si les deux parties veulent mettre en place une ligne dure en matière de lutte contre l’immigration ;  la baisse les impôts, promise durant la campagne, paraît un doux mirage au pays le plus endetté de la zone euro. Enfin, la moralisation de la vie politique et publique voulue autant par Di Maio que Salvini risque de faire des vagues à Bruxelles.Autant la chasse au gaspillage et aux privilèges pourrait être saluée, autant l’augmentation des expulsions et le droit à la légitime défense risquent de ne pas être du goût du Conseil européen.  

Enfin, si jamais apparaissait un nouveau gouvernement italien, dans la ville du saint Siège, ce dernier dépendra d’abord de l’assentiment des militants du Mouvement cinq étoiles, condition de Luigi di Maio, et pour terminer… devra bénéficier du vote de confiance des groupes parlementaires dont celui d’un certain Silvio Berlusconi !...                           

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