Charlotte Fairbank, entraînée par Yannick Noah, vise la qualification pour les Jeux

Chaque semaine, Théo Curin embarque dans son taxi des championnes et des champions liés aux Jeux de Paris 2024. Voyage ici en compagnie de Charlotte Fairbank, joueuse de tennis fauteuil.
Article rédigé par Fabrice Rigobert, Théo Curin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Charlotte Fairbank est championne de tennis fauteuil. Elle s'est confiée à Théo Curin. (PICOUT GREGORY / MAXPPP)

Demain les Jeux est un rendez-vous en partenariat avec France 3, dans le cadre de l'émission Aux Jeux, citoyens ! Le vice-champion du monde de paranatation, Théo Curin, devient Théo le Taxi, et embarque dans sa voiture une personnalité ou un champion, en lien avec les Jeux de Paris 2024. Il est aujourd'hui en compagnie de la joueuse de paratennis Charlotte Fairbank. Une expérience que Théo Curin raconte à Fabrice Rigobert.

franceinfo : Charlotte Fairbank est l'une des meilleures joueuses françaises en tennis fauteuil ?

Théo Curin : Oui, puisqu'elle est numéro 3 tricolore. Elle n'est pas la plus expérimentée dans cette discipline, qu'elle pratique depuis 2016. Il faut dire que Charlotte a commencé son parcours sportif, presque 10 ans après l'accident qui l'a privée de l'usage de ses deux jambes. Le haut niveau lui est tombé dessus presque par hasard, ainsi qu'elle me l'a avoué :

"Je suis partie vivre en Argentine, et c'est là où j'ai vraiment découvert le tennis. Je suis tombée amoureuse de ce sport. Il demande beaucoup d'énergie, de technique. On doit être en mouvement constant avec le fauteuil, c'est épuisant." C'est un peu comme le basket en fauteuil : les dimensions du terrain sont les mêmes que pour les valides, il faut gérer le fauteuil tout en anticipant ce que va faire son adversaire.

C'est donc un sport très dur ?

Oui vraiment. Et un défi incroyable. Charlotte Fairbank explique d'ailleurs que c'est ce qui lui a permis de surmonter sa situation : "Cela m'a fait accepter mon handicap. J'ai vraiment eu ce déclic pour l'accepter à 100% et, même, pour l'apprécier aussi. Me dire je suis handicapée, et alors ? Je peux encore faire plein de trucs en fauteuil."

"Apprécier" son handicap, c'est quelque chose qui vous a surpris de la part de Charlotte Fairbank ?

Non, parce que je suis en accord avec cette idée. Le sport est un incroyable outil de résilience, qui nous permet de redécouvrir notre corps, nos différences et nos limites, et qui nous pousse à aller toujours plus loin. Je suis même convaincu qu'il existe une espèce de parallèle entre les personnes qui deviennent handicapées et les sportifs de haut niveau, parce qu'ils développent, dans leur quotidien, une habitude à relever des défis, à progresser et à devenir de plus en plus autonomes.

À 32 ans, elle espère participer à ses deuxièmes Jeux paralympiques, après Tokyo ?

Pour l'instant, elle n'est pas encore qualifiée. Elle est 25ᵉ au classement mondial, et elle fonce tête baissée. Pour se qualifier, elle compte sur une légende du tennis, qui a pris en main une partie de l'équipe de France paralympique, un certain Yannick Noah, qui lui a d'ailleurs adressé un joli message : "Charlotte, je suis ravi de faire partie de cette aventure avec toi, avec vous tous. On va déchirer ! Je compte sur toi."

Beaucoup de pression sur les épaules de Charlotte, qui a mis entre parenthèses sa carrière d'avocate ?

C'est vrai, elle se consacre à ce défi olympique depuis l'année dernière. Et à moins de cinq mois de l'échéance, Charlotte est consciente que le temps presse. Mais elle n'abandonne jamais. C'est une battante, que j'espère pouvoir encourager, porte d'Auteuil, aux Jeux paralympiques.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.