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Dans la peau de l'info de Valérie Masson-Delmotte, la nouvelle "coach" du gouvernement sur les questions climatiques

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu au cœur de l'actualité.

Article rédigé par franceinfo - Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 333 min
La climatologue Valérie Masson-Delmotte, à Paris, le 20 décembre 2018. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Je m'appelle Valérie Masson-Delmotte, je suis climatologue. Et si tout le monde veut m'inviter sur les plateaux et radio, c'est parce que c'est moi qui serai devant les ministres pour les "sensibiliser" au réchauffement climatique. J'ai été prévenue la semaine dernière pendant mes vacances. Reprise sur les chapeaux de roue donc pour préparer cette formation express de 30 minutes. C'est peu et beaucoup à la fois. Il va falloir être synthétique...

>> Ils ont fait l'actu. Valérie Masson-Delmotte, chercheuse en sciences du climat, ou comment combattre l'éco-anxiété

En fait, je suis habituée à parler devant des responsables politiques. Au printemps c'est moi qui ai présenté avec dix autres experts le rapport du Giec à Emmanuel Macron. Et, évidemment, je me prépare toujours avec les autres scientifiques. Et je m'appuie sur nos connaissances : le climat qui se dérègle, et les conséquences qu'on voit aujourd'hui, avec des caleurs extrêmes, des pénuries d'eau, des chocs et pertes de rendement agricoles... Mais au délà de toutes ces connaissances, je vais aussi aussi faire des recommandations tout en restant bien sur à ma place de scientifique.


Changer d'échelle 

D'abord, changer d'échelle sur l'adaptation au climat. Concrètement, ça veut dire mettre les moyens nécessaire et ne plus gérer crise après crise. Changer aussi d'échelle aussi sur la formation des responsables politiques : que les questions climatiques soit au coeurs des enseignements à l'ENA à Sciences Po, pour que l'Etat soit exemplaire et, qu'à tous les niveaux, on montre l'exemple pour agir, que ce soit sur l'isolation ou sur les modes de déplacement, qu'il y ait une cohérence entre l'effort demandé à tous et les pratiques au plus haut niveau.

En tous cas, leur dire que les choix symboliques sont importants. Mais ce que je voudrais surtout, c'est toucher les ministres pas seulement en tant que ministre, mais aussi les personnes. Pour que chacun d'entre eux s'approprie ces enjeux personnellement, profondément. Pour qu'à chaque fois qu'il auront une décision à prendre, ils se pose la bonne question : est-ce que cette décision permettra de baisser nos gaz à effet de serre ? Est-ce que ça ira assez vite ? Est-ce qu'elle protégera la nature ? Est-ce qu'elle nous permettra de réduire notre demande en énergie, en terre, en eau ? Est-ce qu'elle nous permettra d'être plus résilients ?

Alors, oui, vous voyez, c'est un jour important pour moi parce que j'espère donner envie d'agir. Et parce que je ne peux pas me planter...

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