Dans la peau de l'info de Valérie Masson-Delmotte, la nouvelle "coach" du gouvernement sur les questions climatiques
Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu au cœur de l'actualité.
Je m'appelle Valérie Masson-Delmotte, je suis climatologue. Et si tout le monde veut m'inviter sur les plateaux et radio, c'est parce que c'est moi qui serai devant les ministres pour les "sensibiliser" au réchauffement climatique. J'ai été prévenue la semaine dernière pendant mes vacances. Reprise sur les chapeaux de roue donc pour préparer cette formation express de 30 minutes. C'est peu et beaucoup à la fois. Il va falloir être synthétique...
En fait, je suis habituée à parler devant des responsables politiques. Au printemps c'est moi qui ai présenté avec dix autres experts le rapport du Giec à Emmanuel Macron. Et, évidemment, je me prépare toujours avec les autres scientifiques. Et je m'appuie sur nos connaissances : le climat qui se dérègle, et les conséquences qu'on voit aujourd'hui, avec des caleurs extrêmes, des pénuries d'eau, des chocs et pertes de rendement agricoles... Mais au délà de toutes ces connaissances, je vais aussi aussi faire des recommandations tout en restant bien sur à ma place de scientifique.
Vous ne l’entendrez nulle part ailleurs aujourd’hui : Valérie Masson-Delmotte, experte du Giec, va former les membres du gouvernement.
— franceinfo (@franceinfo) August 31, 2022
Elle témoigne sur franceinfo... ou presque !
“Dans la peau de l’info”, c’est avec @mdups tous les jours à 7h26 ️ pic.twitter.com/kyT9ChNCg9
Changer d'échelle
D'abord, changer d'échelle sur l'adaptation au climat. Concrètement, ça veut dire mettre les moyens nécessaire et ne plus gérer crise après crise. Changer aussi d'échelle aussi sur la formation des responsables politiques : que les questions climatiques soit au coeurs des enseignements à l'ENA à Sciences Po, pour que l'Etat soit exemplaire et, qu'à tous les niveaux, on montre l'exemple pour agir, que ce soit sur l'isolation ou sur les modes de déplacement, qu'il y ait une cohérence entre l'effort demandé à tous et les pratiques au plus haut niveau.
En tous cas, leur dire que les choix symboliques sont importants. Mais ce que je voudrais surtout, c'est toucher les ministres pas seulement en tant que ministre, mais aussi les personnes. Pour que chacun d'entre eux s'approprie ces enjeux personnellement, profondément. Pour qu'à chaque fois qu'il auront une décision à prendre, ils se pose la bonne question : est-ce que cette décision permettra de baisser nos gaz à effet de serre ? Est-ce que ça ira assez vite ? Est-ce qu'elle protégera la nature ? Est-ce qu'elle nous permettra de réduire notre demande en énergie, en terre, en eau ? Est-ce qu'elle nous permettra d'être plus résilients ?
Alors, oui, vous voyez, c'est un jour important pour moi parce que j'espère donner envie d'agir. Et parce que je ne peux pas me planter...
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