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Dans la peau de l'info. Ce que vous ne saviez peut-être pas sur la Sécurité sociale

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.

Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les bureaux de la Sécurité sociale en France, le 21 septembre 2021. (GARO / PHANIE / AFP)

L'article 49.3 a été déclenché, une première fois, par Elisabeth Borne sur le budget de l'Etat mercredi, puis jeudi, au premier jour de l'examen du projet de loi de finances de la Sécurité sociale. 

>> Budget : on vous explique les différences entre le PLF et le PLFSS, les deux projets de loi sur le financement de l'Etat et de la sécurité sociale

Cette dernière est une vieille dame de 77 ans. La mamie de la porte d’à côté, connue de tous, avec mes 150 000 salariés et mes quatre branches, l'Assurance maladie mais aussi les retraites, les Allocations familiales et l'Urssaf. Aujourd'hui, elle fait tellement partie du paysage qu’on aurait presque tendance à oublier d'où elle vient.

Née en 1945, la Sécu était déjà en germe dès 1943. A l’époque, Ambroise Croizat, militant communiste et héros de la classe ouvrière, forme, au sein, du Conseil national de la Résistance, le projet d’une caisse d’indemnisation universelle. Quelques mois après la Libération, mon père fondateur devient ministre du Travail du travail du général de Gaulle et acte ma création. C’est de là que je tiens ma réputation, comme disent certains, de "vestige communiste". Mais en réalité, je n’aurais jamais pu exister sans un consensus de toutes les familles politiques, quand la gauche et la droite étaient déterminées à œuvrer ensemble pour instaurer à l’échelle collective la nécessité impérieuse de prendre soin des autres. Une affaire de dignité, et la concrétisation de l'utopie d’une vie meilleure avec en toile de fond un espoir : celui d’empêcher le retour des régimes totalitaires…

Mais aujourd’hui, on parle surtout du fameux trou de la Sécu : un déficit qui devrait s’élever cette année encore à près de 18 milliards d’euros. Mais le trou est-il si profond ? Quand on sait que chaque année sont versées 470 milliards de prestations, bien au-delà du budget de l’Etat de 350 milliards.

Finalement ce trou, c’est peut-être une force, la preuve de pouvoir encaisser les chocs les plus puissants, les crises les plus grandes comme le Covid-19. Après tout, avec des racines solidement ancrées dans la guerre, je suis programmée pour résister, et rebondir.

D'ailleurs, le déficit devrait d’ailleurs très fortement se résorber l’an prochain et de nouvelles branches devraient donc commencer à pousser, comme celle de la dépendance. Et toujours plein de nouveaux défis à relever.

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