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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir des menhirs détruits à Carnac

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Alignement de menhirs à Carnac, dans le Morbihan en Bretagne (2020). (MANUEL COHEN / MANUEL COHEN)

Par Toutatis ! La construction d'une enseigne de bricolage, entraînant la destruction d'une trentaine de petits menhirs à proximité des alignements de Carnac, dans le Morbihan, suscite l'incompréhension des défenseurs du patrimoine.

>> Morbihan : 39 menhirs détruits à Carnac, pour permettre la construction d'un magasin de bricolage

Ces menhirs, là depuis le néolithique, sont datés d'il y a 7 000 ans, à l’aube de l’Histoire. Ces mégalithes, de grandes pierres taillées de l’époque, auraient d'ailleurs être bientôt classés au patrimoine mondial de l’Unesco, selon un chercheur et passionné d’archéologie qui a dévoilé la destruction sur son blog. Il estime que les élus et les promoteurs se dépêcheraient donc de mener à bien tous leurs projets de construction tant qu’ils le peuvent.

7 ans de prison et 100 000 euros d'amende

Ce qui est sûr, c’est que la mairie a donné son feu vert l’été dernier au promoteur du magasin, et que, désormais à la place de menhirs trône un immense hangar où l’on pourra bientôt acheter de l’enduit de rebouchage. Mais pas de quoi réparer cette grosse boulette : la destruction d’un site archéologique est interdite par la loi et peut être punie de 7 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende. Une association de défense du patrimoine a d'ailleurs porté plainte.

Reste une question : comment a-t-on pu arriver là ? Surtout que, dès 2015, déjà à l’occasion d’une demande de permis de construire, l’Institut national de recherches archéologiques avait fait état de la découverte d’un "alignement mégalithique inédit" sur cette zone. Depuis, les menhirs étaient ainsi inscrits sur le catalogue en ligne de la Direction régionale des affaires culturelles, qui recense les sites archéologiques français. Pourtant, la même Drac a bien donné son feu vert à la commune, et la mairie assure donc être "juridiquement" dans les clous. La mairie qui explique au téléphone que, "c’est malheureux", mais que, sans minimiser l’intérêt historique du site, les menhirs ressemblent surtout à un muret enfoui sous la végétation comme on en découvre en "donnant un coup de godet dans le sol".

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