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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir de la proposition de loi visant à faciliter l'ouverture des casinos

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le casino Barrière de Ribeauvillé, dans le Grand Est, a ouvert en 2005. (THIERRY GACHON / MAXPPP)

Une proposition de loi visant à libéraliser les conditions d'ouverture des casinos est examinée mardi 16 mai par le Sénat. Aujourd'hui, ces établissements ne peuvent pas s'installer n'importe où. La ville de Saumur, dans le Maine-et-Loire par exemple, rêve d'avoir un casino depuis plus de 30 ans, mais c'est autorisé uniquement dans certaines communes balnéaires, thermales, ou alors dans une commune de 500 000 habitants dotée d’un opéra. Toutes ces conditions assez strictes limitent donc le nombre de casinos.

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De nombreuses communes aimeraient pourtant, elles aussi, avoir leur casino parce que cela attire les touristes et ces établissements représentent de grosses recettes fiscales, d'où cette proposition de loi déposée par plusieurs sénateurs. Elle permettrait notamment l'implantation de nouveaux casinos dans les communes qui accueillent "le siège d’une société de courses hippiques ainsi que le site historique du Cadre noir ou un haras national où ont été organisés au moins dix événements équestres au rayonnement national ou international par an entre le 1er janvier 2018 et le 1er janvier 2023"

C'est volontairement pointu, car dans les faits, le texte ne permettrait qu'à deux communes d'ouvrir un casino : Saumur et Arnac-Pompadour, en Corrèze. En 2019, un texte du même genre avait déjà été déposé et rejeté. Cette fois, les sénateurs comptent sur un soutien de taille, celui d'Emmanuel Macron. Selon plusieurs élus locaux, il se serait engagé formellement et par écrit lors d'une réunion avec Gérald Darmanin en décembre dernier à ce que Saumur ait son casino pendant son deuxième quinquennat. 

Une proposition de loi qui fait débat 

Si ce texte ne concernerait que deux communes, d'autres élus pourraient en profiter pour tenter leur chance, via des amendements. Il y a donc une crainte, celle d'une libéralisation totale des conditions d’ouverture des casinos. Il paraît difficile de justifier l’adoption d’une proposition de loi aussi spécifique sans envisager davantage d’exceptions. 

En France, 450 000 personnes "jouent" au quotidien, et les joueurs "addicts" représentent 76% des recettes des casinos. Selon l'association "Addictions France", si la loi était adoptée, elle "augmenterait automatiquement le nombre de joueurs problématiques, au détriment de la santé publique". Elle espère que, dans cette affaire, malgré la promesse présidentielle, les dés ne soient pas définitivement jetés.

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