En cinq ans, le nombre de Français dépendants au jeu a doublé, alerte Santé Publique France
370 000 français sont des joueurs excessifs, tombés dans l'addiction au jeu. Un chiffre en augmentation depuis cinq ans.
Les jeux d'argents et de hasard ont moins d'adeptes en France, mais les joueurs ont une pratique plus "intensive". C'est l'alerte lancée mardi 30 juin par Santé publique France, l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) et l'Observatoire des jeux (ODJ). "Des évolutions qui peuvent paraître préoccupantes" d'après les trois institutions, puisque cette addiction, est particulièrement puissante.
Des instants d'euphorie, des moments de grâce
Pierre Perret, 59 ans, se souvient de ses débuts de joueurs au Casino, le jeu de la roulette, et devant des courses de chevaux. "Ce qui m'a rendu très attaché aux jeux, c'est quand même une longue série insolente de petits gains. J'ai fait à peu près 200 à 250 passages où je suis ressorti systématiquement gagnant du Casino. Ça m'a monté à la tête. C'est tellement bon de se sentir tout puissant, l'élu de la chance, finalement, bon, pourquoi arrêter quelque-chose qui marche bien?"
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Pierre Perret, ancien addict au jeu
Pierre Perret, jouera pendant 25 ans et perdra jusqu'à 200 000 euros. "Cest terrible, c'est la fin d'un rêve. À un certain moment, le recours aux délits est possible, pour financer l'activité de jeu." C'est d'ailleurs le jour, où il envisagera de déclarer sa moto volée, pour toucher l'assurance, qui le conduira à demander de l'aide.
200 joueurs dépendants consultent chaque année à l'hopital Marmottant
Dans le 17e arrondissement de Paris, l'hôpital Marmottant se spécialise depuis une vingtaine d'année dans le traitement de l'addiction aux jeux. "Les joueurs arrivent, et commencent par voir un psychologue, pour évaluer à quel point la pratique du jeu est sévère et quelles sont les autres problématiques, explique Thomas Gaon, psychologue clinicien à l'hopital Marmottant.
"Il faut bien comprendre qu'une addiction, c'est un comportement qui est au centre de la vie du sujet, qui régule tout son fonctionnement et qui est alimenté par la dette. Elle va entrainer plus de jeu, qui va la creuser encore plus et ainsi de suite."
Les échanges, la discussion au centre des soins
Les patients sont donc aidés par des assistantes sociales. "On peut mettre en place des tutelles, détaille Thomas Gaon. Il y a des mesures de protections, comme des interdictions volontaires de jeu, d'échelonner les remboursements, en tout cas que la dette ne soit pas présente au jour le jour."
Les patients peuvent avoir une aide médicale si besoin. Antidépresseur, ou anxiolitiques par exemple. Mais le principal travail est thérapeutique, explique Mario Blaise, psychiatre addictologue. "Pour amener la personne à retrouver confiance en elle, à retrouver une estime d'elle même, à travailler les relations avec son entourage." Avec pour objectif de ne plus êtres esclave de son addiction. Et de reprendre le contrôle.
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