D'icône des yéyés à militante pour l'euthanasie, retour sur la vie et le parcours de Françoise Hardy
Françoise Hardy est née en 1944, pendant l'occupation allemande, à Paris, rue des Martys, lors d'une alerte à la bombe. Pendant les sixties, l'immense introvertie qu'elle était, devient avec ses minijupes, ses boots blanches et sa frange châtain, une icône du mouvement yé-yé, alors qu'elle allait "seule, par les rues l'âme en peine".
Sa préférence pour les chansons d'amour qui commencent et se terminent mal lui venait de sa mère, qui a élevé Françoise et sa sœur, seule, puisque le père, issu d'une famille riche et marié à une autre femme, a reconnu ses filles sur le tard et était rarement présent pour elle.
L'absence d'un père et l'amour à trous sont sans doute à l'origine de cette mélancolie, qui ne quittera jamais ses chansons, ni son esprit. Mais parce qu'être sentimentale ou introvertie n'empêche pas toujours une femme de réaliser ses rêves, Françoise Hardy décide, au début des années 60 de faire non pas de la musique dans sa vie, mais de la musique sa vie.
L'amour de la musique
C'est la radio qui a changé sa vie, et plus précisément, la station Radio Luxembourg, qui lui a permis de découvrir la musique d'Elvis Presley, de Brenda Lee, ou encore de Cliff Richard. Une musique qui la touche au-delà de tout.
À 16 ans, pour son bac, sa mère obtient de son père qu'il lui offre une guitare. Avec une méthode d'apprentissage, elle pose quelques accords sur des mots qui traduisent ses états d'âme et tente sa chance en audition, rêvant de faire un jour un disque. Pari réussi, en 1961, lorsqu'elle signe son premier contrat avec le label Vogue, qui cherche alors un pendant féminin à Johnny Hallyday.
La starification est immédiate, Philippe Bouvard la surnomme l'endive du twist et elle devient une idole, en France, en Espagne, au Japon et aux États-Unis. Ses chansons sont fredonnées partout et son amour contrarié et démesuré pour Jacques Dutronc, l'inspire pour écrire un roman, L'amour fou, paru en 2012. Un amour fou parce qu'il "vous dépossède de vous-même, tout en vous faisant croire que lui seul peut vous combler", disait-elle.
Françoise Hardy a longtemps partagé son combat pour l'euthanasie, étant elle-même atteinte d'un double cancer du pharynx et du système lymphatique. Elle laisse une image élégante, et humble, se disant "terriblement dépendante des compositeurs".
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