Amazonie : les gigantesques incendies au Brésil et en Bolivie plongent régulièrement les habitants dans une nuit de fumée
Il aura fallu des semaines de brasiers et de zones agricoles et forestières dévastées. Le gouvernement bolivien décrète enfin, dimanche 8 septembre, "l'urgence nationale", pressé de toutes parts de passer à l'action contre des incendies qui ravagent l'est du pays. Cette décision va permettre notamment de faciliter l'arrivée de l'aide internationale dans le pays, où des pompiers français devraient participer.
La Bolivie est en proie aux flammes dans sa partie tropicale, à l'Est donc, conséquence d'un épisode de sécheresse majeur depuis un an, sous l'effet conjugué du phénomène El Nino et du réchauffement climatique qui amplifie son ampleur, ce que des scientifiques ont documenté.
Activités économiques et déforestation
Des feux gigantesques ont sévi en fin d'année dernière déjà, comme en 2019 et 2021. Revoilà depuis quelques semaines les mêmes images de paysages et de villes enfumés où il semble faire nuit en pleine journée, et ces incendies ont bien sûr des conséquences lourdes, avec des activités à l'arrêt (aéroports ou écoles fermés) et des zones agricoles dévastées. Au total, près de quatre millions d'hectares ont brûlé en Bolivie, et la répétition de ces événements d'ampleur est en partie liée à la déforestation qui s'accentue dans le pays.
En misant notamment sur les exportations de soja et de viande pour son développement, le gouvernement ne freine pas le défrichage des forêts, bien au contraire, et la déforestation retarde la saison des pluies, facilitant les départs de feux.
La situation est comparable au Brésil, où les départs de feux se comptent par dizaines de milliers depuis le début de l'année 2024. Dans l'immense majorité des cas, ces incendies sont d'origine humaine, et parfois volontaires, ce qui occasionne des affrontements politiques sur fond de soupçons. Des géants du négoce agricole et des petits producteurs s'accusent mutuellement d'être à l'origine de ces départs de feux.
L'Amazonie un jour transformée en savane ?
Malgré une baisse significative de la déforestation depuis le retour au pouvoir de Lula, le Brésil a connu un mois d'août catastrophique sur le front des incendies. Le gouvernement s'est déclaré "en guerre" contre les flammes qui touchaient non seulement l'Amazonie, mais aussi la région de São Paulo, la plus riche du pays, place forte du commerce mondial du sucre.
De quoi nourrir l'inquiétude des scientifiques, qui voient la plus grande forêt tropicale de la planète perdre certaines de ses caractéristiques, au point de risquer, à terme, de se transformer peu à peu en savane arborée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.