Crimes à bronzer : "Le Poète" de Michael Connelly
Le crime était presque parfait. Et il tient tout entier dans une voiture. Nous sommes à Denver, Colorado, dans les années 90. Sean McAvoy, policier de son état, est retrouvé mort sur un parking. Ses collègues ont la mine triste mais il parait que c’est dans l’ordre des choses, on appelle ça le blues du flic. En guise de lettre d'adieu, quelques mots sur la buée du pare-brise : "Hors de l'espace, hors du temps ".
L'homme a un frère jumeau, Jack McAvoy, journaliste judiciaire. Et lui se refuse à admettre l’impensable, ce suicide. Impossible, son jumeau de frère n'a pas pu commettre ce geste. Alors Jack McAvoy cherche, fouine, se désespère, abdique, reprend le fil de l’enquête expédiée par la police, et puis, un jour, il trouve dans un fichier interdit du FBI, trouve le mince fil qui va l’amener au Poète.
Il finira par découvrir l'orgine de ce vers, "Hors de l'espace, hors du temps ". Ce n’est donc pas un suicide, c’est bien l’œuvre du Poète. Et c’est là tout le génie de ce roman haletant, nous faire rentrer dans la tête du Mal, dans les pensées du monstre. En parallèle de l'enquête de Jack McAvoy, des chapitres suivent ce poète et son intelligence meurtrière. Le lecteur est alors dans une position intenable : pendant qu’il voit l'enquête piétiner, il suit un coupable redoutablement agile.
Un montage diabolique qui rend la lecture stressante, mordante, rien de poétique là-dedans, tout simplement l'une des courses poursuites les plus manquantes de l'histoire du polar.
*Le Poète* de Michael Connelly est disponible aux éditions du Seuil. **
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.