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Des téléphériques dans la ville

Les villes et la population urbaine ne cessent de croître, d'où la nécessité d'innover en matière de transports. Aux traditionnels métros, bus ou tramways s'invite un mode de déplacement attendu dans les villes françaises : le transport par câble.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
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Il y a 140 ans, San Francisco inaugurait le premier transport par câble : le fameux cable
car. 
En 1900, les Parisiens découvraient le funiculaire de la Butte Montmartre qui fut entièrement rénové en 1991. Il transporte plus de trois millions de personnes par an. Et dans les Alpes françaises, ce sont au moins 150 millions
de forfaits d'accès aux remontées mécaniques vendus chaque année. Il était
donc tout naturel que ce savoir-faire puisse s'exporter dans d'autres pays, mais
surtout dans les grandes villes comme New York, Rio ou encore Medellin en Colombie.

Comme le précise Christian Bouvier, vice-président de Poma, le Metrocable de Medellin "est relié au réseau lourd par une même billeterie, ce qui fait que les passagers débarquent d'une voiture sur un quai aussi facilement qu'on le fait dans nos couloirs de métro."

Basée à Voreppe, près de Grenoble la société  Poma transporte plus de 7 millions de passagers par heure dans le monde. Le transport par câble, dont les cabines descendantes entraînent les cabines
montantes grâce à un seul moteur électrique, consomme trois fois moins qu'un tramway, cinq fois moins qu'un bus et
dix fois moins qu'une voiture.

Pour les passagers, emprunter un téléphérique, même tous les jours, procure une forme de plaisir lié à un sentiment d'évasion. Christian Bouvier qualifie ce mode de transport de "poétique, puisqu'on est en aérien. Il faut savoir qu'à New York, les usagers appellent ça les flying buses, les bus volants. On pense que ce moyen permettra à nos nombreux habitants des cités de voyager dans une troisième dimension."

Un voyage aérien en quelque
sorte, mais en silence et qui présente l'avantage de n'occuper au sol que la
surface des pylônes et des gares. Le câble évite de couper les territoires et
limite l'emprise foncière si onéreuse.
"L'infrastructure nécessaire au fonctionnement du système est plus légère. Quelques pylônes, les deux stations d'extrémité. On peut dire qu'une fois les autorisations obtenues, en douze mois de travaux on peut rendre une ligne opérationnelle.

Douze mois de travaux contre 10 à 20 ans
pour une ligne de métro
qui, certes, transporte beaucoup plus de monde.
Mais le transport par câble, avec ses 7.000 passagers à l'heure est comparable
aux bus articulés.

On devrait donc voir des métrocables à Brest, à Toulouse et
peut-être même à Paris
, selon Pierre Serne, vice-président de la Région Île de France et chargé des transports. "On a de plus en plus d'usagers et en même temps un coût de plus en plus lourd pour réaliser des lignes nouvelles. Donc ça nous oblige à être inventifs quand on a notamment des franchissements compliqués à réaliser, d'une autoroute, d'un fleuve. Si ça a du sens, si c'est moins coûteux qu'un autre mode de déplacement, j'ai envie de dire : chiche, faisons le !"

 

Bonus :

Dans cet entretien, Jean-Claude Marcus donne sa vision du transport par câble, selon lui "le maillon fort" des modes de transport actuels. Le câble prend moins de sol, est plus silencieux, moins consommateur en énergie donc le moins polluant et aussi plus modulable que n'importe quel autre moyen de transport.

 

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