"La fille du patron" : un portrait attachant et vivant du monde ouvrier
Avec La fille du patron , Olivier Loustau nous embarque dans une petite usine de textile en difficulté, pour une confrontation tendue entre des ouvriers inquiets, un patron aux abois, et la fille de ce dernier venue étudier les conditions de travail. Et au fil de cette confrontation qui pourrait tourner à la chronique sociale misérabiliste, Olivier Loustau ose les mélanges.
Il ne craint pas de se tourner aussi du coté du film de potes, avec le rugby comme exutoire, ou vers le mélo avec une grande histoire d'amour par-delà les barrières sociales, ce qui donne une belle énergie à cette représentation attachante et vivante d'un milieu ouvrier sous-représenté, comme le souligne le cinéaste :
"Même s'il reste aujourd'hui 22 ou 23% d'ouvriers dans la population active, ils sont largement sous-représentés dans les médias et en particulier dans la fiction. Donc il me tenait à cœur de filmer ces "dinosaures", a fortiori si on se situe dans l'industrie textile qui a été l'un des fleurons de l'industrie française et qui diminue de plus en plus. J'avais envie d'un regard vivant sur ce monde, et il me semblait que l'amour pouvait créer une passerelle, un pont, entre des individus issus de milieux différents. En France, le cinéma social est souvent synonyme de misérabilisme, de pathos, des choses que j'ai voulu fuir. "
Eva Husson, la réalisatrice de Bang Gang qui sortira la semaine prochaine, vous conseille de ne pas manquer les toutes dernières séances des Suffragettes , le film, très énergique lui aussi, de Sarah Gavron sur le long combat des femmes en Angleterre au début du siècle dernier pour obtenir le droit de vote :
Il y aura encore beaucoup d'énergie dans les salles mercredi prochain avec un programme qui s'annonce riche et varié : l'énergie de Rocky Balboa toujours debout dans Creed , l'énergie de Cate Blanchett et Rooney Mara pour vivre leur amour défendu dans Carol de Todd Haynes, l'énergie sensuelle, sexuelle, et sans limite d'un groupe d'ados dans Bang Gang , le film d'Eva Husson, et l'énergie enfin d'un vieil instituteur dans Mon maître d'école , documentaire signé Emilie Therond, qui a été filmer son ancien instituteur, avant sa retraite, dans une petite école de campagne, un homme passionné qui a tellement séduit François-Xavier Demaison que le comédien a décidé de produire le film :
"J'ai eu un coup de foudre pour cet homme, Jean-Michel Burel, qui a passé 40 ans dans ce petit village de St Just-et-Vacquières dans le Gard, qui a enseigné la tolérance au même titre que l'orthographe et les mathématiques. C'est un hommage aux enseignants, à tous nos maîtres d'école ."
Le box office
Au classement hebdomadaire, Star Wars, le réveil de la force est bien sûr toujours en tête avec désormais plus de 8,5 millions d'entrées au compteur : c'est d'ores et déjà le plus gros succès de la saga en France. Et en tête des nouveautés de la semaine, malgré des critiques plus que mitigées, Les 8 salopards de Quentin Tarantino ont attiré ce mercredi plus de 124.000 spectateurs en une journée.
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