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Cinéma week-end. Le punk glamour de John Cameron Mitchell

"How to talk to girls at parties": Une romance entre un punk et une alien.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Elle Fanning dans "How to talk to girls at patries" (©Colony Films Limited, Dean Rogers)

How to talk to girls at parties de John Cameron Mitchell revisite la grande époque punk.

C'est un Roméo et Juliette dans le Londres des années 70

Roméo est punk, Juliette extra-terrestre. L'adaptation de la nouvelle de Neil Gaiman, par le réalisateur du très sexué Shortbus en 2006, est un film savoureux, drôle, émouvant, la direction artistique est remarquable : l'univers des extra-terrestres qui déboulent à Londres pour le jubilé de la reine, en 1977, est un mix de culture pop et de glamour électro d'aujourd'hui. Toutes les musiques sont originales, énorme travail pour retrouver les sonorités de l'époque, et Nicole Kidman, en Mama punk autoritaire mais bienveillante, est irrésistible, tout comme Elle Fanning, en Alien.

Crier No Future, c'était presque demander un futur

John Cameron Mitchell

John Cameron Mitchell, né au Texas d'un père militaire et d'une mère écossaise, a beaucoup voyagé. Acteur, réalisateur, auteur de comédies musicales, militant homosexuel, il a connu le Londres de la fin des années 70 et voulait qu'au-delà des clichés sur le mouvement punk, la culture du fameux "No future", pas d'avenir, soit réhabilitée. 

      

À de très rares exceptions comme le Astérix d'Alain Chabat, les adaptations françaises de bandes dessinées sont très décevantes, cela n'a pas refroidi Bruno Podalydès qui met à l'écran une ancêtre de la BD, Bécassine.    

Bruno Podalydès fait vivre Bécassine

Personnage né en 1905 dans les planches de Rivière et Pinchon, publiées dans la presse pour jeunes filles, Bécassine est source de clichés qui énervent les bretons, mais Bruno Podalydès évite les pièges de l'adaptation littérale. Loin des idées reçues sur la paysanne qui monte à Paris, sa Bécassine est tout sauf idiote, elle n'atteint pas la capitale, mais le château voisin de son village, où elle s'attache à Loulotte, la petite fille de la marquise de Grand Air.      

Je ne crois pas à l'idée d'univers, ou alors il est infini

Bruno Podalydès

La direction d'acteurs a le rythme et le trait grossi de la BD, oui, mais pas trop. Emelyne Bayart donne vie à une Bécassine futée et émouvante, le reste c'est du Bruno Podalydès : bienveillance, poésie, quel que soit le sujet de ses films, il puise   dans son enfance une candeur qui séduit. Comme dans une scène où il se bat avec son frère Denis, car les deux Podalydès sont au casting de cette Bécassine.                  

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