Cet article date de plus de quatre ans.

Cinéma week-end. "La Vérité", le cadeau de Noël du cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda

Le réalisateur japonais Kore-eda réunit pour la première fois à l'écran, Catherine Deneuve et Juliette Binoche.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
"La vérité" de Kore Eda (Le Pacte)

Le sujet de La Vérité, film réalisé par le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda, se prête à merveille à l'exercice, elles sont mère et fille, l'une icône du cinéma français, mais mère imparfaite, l'autre scénariste vivant aux États-Unis. Elles se retrouvent à Paris, quand Fabienne, Catherine Deneuve, publie une autobiographie dans laquelle elle s'arrange beaucoup avec la vérité, ce qui a le don d'agacer sa fille.   De cette relation compliquée, douloureuse, Kore Eda construit une comédie aigre-douce, matière à réflexion sur la vie d'actrice, entre quête de la vérité dans le jeu, et fuite d'une réalité encombrante.

Je me suis occupée de Catherine Deneuve comme de ma mère, j'avais envie de l'honorer

Juliette Binoche

Malgré la barrière de la langue et l'éloignement culturel, le réalisateur d'Une affaire de famille, palme d'or à Cannes en 2018, a percé l'intimité des deux femmes, il y a dans ce film des moments de grâce, où on sent bien que les deux se fondent avec leurs personnages. En grand metteur en scène Kore-eda jubile de les diriger et le spectateur d'assister à cette rencontre inédite. Juliette Binoche a beau avoir la carrière qui est la sienne, tourner avec Catherine Deneuve n'est évidemment pas anodin.    

Le Lac aux oies sauvages de Diao Yinan  

Les couleurs, l'ambiance poisseuse, les jeux d'ombre et de lumière, l'épure, la chorégraphie de certaines scènes, c'est du grand art, une maîtrise parfaite pour raconter cette histoire de voyou qui a tué un policier par erreur, et qui est traqué par les fics et la pègre.

On pense autant à Wong Kar-wai qu'à M le maudit, dans une Chine peu rassurante, entre violence, prostitution et suspicion généralisée. Mais à autant investir le climat de son film, le réalisateur délaisse ses acteurs à leurs archétypes, ça manque de chair, à moins qu'il veuille nous dire par là que dans cet univers la vie n'a plus la moindre valeur.    

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.