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Cinéma week-end. La révélation Jim Cummings

"Thunder road" a conquis le festival du film américain de Deauville, un film totalement improbable, sur le fond et dans sa fabrication.        

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Jim Cummings danqs "Thunder road" (Paname Distribution)

Le 44e festival du cinéma américain de Deauville qui s'est déroulé du 31 août au 9 septembre 2018 a récompensé Jim Cummings.

Le cinéaste Jim Cummings a remporté le Grand prix du jury à Deauville

Le cinéaste, trentenaire jovial, est sorti gagnant de cette 44 édition. Ce qui a fait dire à Sandrine Kimberlin, la présidente du jury : "Quelle joie d’assister à la naissance d’un artiste, à l’arrivée d’une comète qui suscite les rires et les pleurs avec une singularité qui nous bluffe".

Et c'est vrai que Thunder road est inclassable, c'est une tragi-comédie, la descente aux enfers d'un policier texan, moustachu, ultra-émotif, père aimant mais maladroit et le film commence par une scène d'anthologie, tournée comme un stand-up, quand Jimmy foire complètement son discours, le jour des obsèques de sa mère.  

J'ai pris mon IPhone, je me suis filmé moi-même et j'ai envoyé ça à mon producteur

Jim Cummings

Jim Cummings casse l'image "cliché" du flic américain

En fait, c'est un être sensible, fragile, dont les failles le feront couler, c'est aussi drôle que déchirant. Le titre Thunder road est emprunté à une chanson de Bruce Springsteen qui invite ceux qui n'ont plus d'espoir à tailler la route vers un avenir meilleur. Cette note d'espoir a sans doute porté Jim Cummings qui a eu l'audace de jouer le personnage principal alors qu'il n'était pas du tout acteur.          

Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret est un bel exercice de style

Un long métrage totalement maîtrisé. Des films en costume dans la langue du XVIIIe siècle, ça peut refroidir le public et bien non, allez sans crainte découvrir comment le réalisateur a brillamment étiré un épisode de Jacques le fataliste de Diderot. Au siècle des Lumières, un libertin notoire, Edouard Baer finit par convaincre une veuve méfiante, Cécile de France, qu'il peut s'engager durablement en amour.

En écrivant pour le XVIIIe siècle, on est paradoxalement plus libre

Emmanuel Mouret

Chassez le naturel, il revient au galop, le séducteur se lasse et la vengeance féminine sera redoutable. Mademoiselle de Joncquières est remarquablement joué, trouve des résonnances avec notre époque, sans lourdeurs dans la langue, bien au contraire. C'est d'abord à l'écriture qu'Emmanuel Mouret a réussi son film.        

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