Cinéma week-end. La leçon de mise en scène de Kathryn Bigelow
De "Detroit" à "Kingsman : Le Cercle d'or", une semaine éclectique.
Kathryn Bigelow s'est imposée dans des genres cinématographiques où la testostérone règne, après Point Break, Démineurs et Zero Dark Thirty, Detroit est un film coup de poing.
Tout le monde sur le tournage sentait qu'il fallait raconter cette histoire
Kathryn Bigelow
1967, dans une Amérique incapable de sortir de la ségrégation raciale, la ville industrielle bascule dans la violence. Episode méconnu de l'histoire récente, que Kathryn Bigelow traite en se concentrant sur ce qui s'est passé à l'Algiers Motel : trois policiers blancs, ivres de haine et de racisme terrorisent les clients, tuent trois noirs innocents. La justice ne passera jamais sur cette tragédie. Detroit est un film qui fait acte de devoir de mémoire, la réalisatrice montre, une fois de plus, sa maîtrise de la mise en scène, le huis-clos dans le motel est d'une grand intensité, pour le public, mais pas seulement.
Numéro Une de Tonie Marshall se veut aussi un film utile
Emmanuelle Devos y est une brillante dirigeante d'entreprise bloquée par le plafond de verre imposé par les hommes. Tonie Marshall a beaucoup écouté de patronnes pour écrire son scénario, et assure que la réalité est encore pire que ce qu'elle montre dans son film. Richard Berry est efficace en épouvantable lobbyiste macho, prêt à tout pour empêcher une femme de diriger une entreprise du CAC40. Cette femme, c'est Emmanuelle Devos, choix évident pour Tonie Marshall.
L'atelier de Laurent Cantet est aussi un film qui humblement voudrait faire avancer les choses
Sur un sujet très casse-gueule, le fossé culturel entre une romancière parisienne qui anime un atelier d'écriture pour des jeunes de La Ciotat en échec scolaire, Laurent Cantet prouve encore qu'il sait filmer cette jeunesse. Marina Foïs, dans le rôle de l'écrivain, a parfaitement saisi les enjeux de L'Atelier.
Une société qui méprise sa jeunesse, elle est morte
Marina Foïs
Kingsman : Le Cercle d'or, film de divertissement, mais pas seulement
Après un premier opus réussi, Mattew Vaughn propose une suite à cette parodie de film d'espionnage, il déplace ses acteurs d'Angleterre aux États-Unis avec autant de courses poursuites et de surprises. Julianne Moore, en trafiquante de drogue qui domine tout le marché mondial, pose de gros problèmes aux Kingsmen, et Matthew Vaughn y va de sa petite provoc bien british : faut-il légaliser les drogues ou liquider tous les toxicos ? Le débat est ouvert.
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