Cinéma week-end. L'énergie remarquable de "Kings", le nouveau long métrage de Deniz Gamze Ergüven
Dans les salles obscures à découvrir cette semaine le film dramatique franco-belge "Kings" de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven, en partenariat avec franceinfo.
Trois ans après le succès de Mustang, la réalisatrice Deniz Gamze Ergüven revient avec ce film Kings, tourné en anglais avec Daniel Craig et Halle Berry.
Ce deuxième long métrage de la réalisatrice, scénariste et actrice franco-turque nous plonge dans un quartier défavorisé de Los Angeles pendant l'affaire Rodney King et les émeutes raciales de 1992.
Kings : un drame politique et social
On y voit surtout une mère célibataire débordée, qui s'occupe comme elle peut de sa famille et des enfants qu'elle accueille en attendant leur adoption. Le quotidien de cette petite communauté va évidemment être bouleversé par les émeutes provoquées par l'affaire Rodney King.
Le film est très sonore, la bande son est très présente. Et comme dans Mustang, Deniz Gamze Ergüven nous parle aussi d'adolescence, de jeunesse, dont l'épanouissement et la soif de liberté sont contrariés. Dans Mustang, par le conservatisme religieux. Ici, par la pauvreté, la violence et le racisme. Le film est en revanche nettement moins convaincant quand la réalisatrice s'égare sur le terrain de la romance naissante entre cette mère courage et un voisin irascible.
En salle également Taxi 5 de Franck Gastambide
Des vannes potaches et des courses poursuites. Voilà à quoi on pourrait résumer ce Taxi 5. Franck Gastambide qui a pris la relève avec Malik Benthala ne sort pourtant pas du cadre. La relève a été adoubée par Luc Besson, inventeur de l'univers Taxi, au 28 millions de spectateurs.
Les méchants ici sont italiens. Inutile de dérouler le scénario prétexte à des situations plus farfelues les unes que les autres. Sorte de Fast and Furious déjanté, régressif et franchouillard.
À voir ce weekend, et pourquoi pas en famille, L’Île aux chiens de l'américain Wes Anderson
En famille pourquoi pas, même si les enfants risquent d’être un peu déroutés par une narration parfois un peu complexe. C’est le deuxième dessin animé de Wes Anderson. L'histoire se passe dans un Japon du futur ou pour faire face à une épidémie de grippe canine, le maire d'une ville imaginaire relègue les chiens sur une île où l'on entasse habituellement les ordures.
Une décision que ne supporte pas un enfant qui part donc à la recherche de son chien. L’Île aux chiens a été réalisé avec la même technique d'animation que pour Wallace et Gromit. Technique qui utilise des marionnettes très artisanales. Et en l'occurrence toutes plus craquantes, plus mignonnes les unes que les autres.
Avec cette histoire de chiens exilés, d'enfance insoumise et de démagogie politique, Wes Anderson nous parle aussi d'intolérance, de destruction de la planète, de politique et de populisme. Wes Anderson rend également un hommage à la culture japonaise d’hier et d’aujourd’hui.
The Third Murder de Hirokazu Kore-Eda
Un film en salle depuis mercredi 11 avril. Attention : changement d'univers pour le cinéaste japonais qui avait notamment réalisé Nobody Knows,Tel père tel fils, ou Après la Tempête. The Third Murder est un film noir et très stylisé. Et cette fois Kore-Eda propose un thriller judiciaire où les spectateurs ne connaîtront jamais la vérité. C'est brillant mais ça ressemble un peu trop à un exercice de style.
Le box-office
Taxi 5 a réalisé une très bonne première journée mercredi dernier : plus de 330 000 entrées. C’est le troisième meilleur démarrage 2018 après Les Tuche 3 et Cinquante Nuances plus claires. En ce qui concerne la semaine complète précédente, c'est la surprenante comédie américano-australienne Pierre Lapin qui comptabilise le plus d'entrées : 495 488 tickets.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.