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Cinéma week-end. "Cold War": beau, tragique et musical

"Cold War", le film du polonais Pawel Pawlikowski a obtenu le Prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes, une histoire d'amour en pleine guerre froide.     

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Tomasz Kot et Joanna Kulig dans "Cold War" (LUKASZ BAK)

"Cold War", film écrit et réalisé par le cinéaste polonais Paweł Pawlikowski est sorti en sélection officielle au Festival de Cannes 2018 et a remporté le Prix de la mise en scène.

Artiste engagé en conflit avec les autorités polonaises du moment, Pawel Pawlikowski passe par l'intime pour parler d'histoire et, à bien y regarder, il y a dans Cold War des parallèles avec la situation actuelle de son pays.

Dans les années 50, un musicien blasé doit recruter des gens de la campagne pour monter un spectacle vantant la culture populaire. Nous sommes dans la Pologne communiste. C'est comme ça qu'il rencontre une jeune et rebelle chanteuse. Coup de foudre, amour impossible, passion ravageuse, sur plusieurs décennies on les suit des deux côtés du rideau de fer, les scènes dans le Paris de l'époque sont sublimes.

Je n'ai pas trouvé de couleur juste pour cette période, alors j'ai choisi le noir et blanc, qui est aussi une couleur

Pawel Pawlikowski

Car Pawel Pawlikowski est un esthète, comme dans Ida son film précédent, il filme en noir et blanc, mais avec plus de contraste et la musique porte le film. Joanna Kulig, merveilleuse actrice, est aussi une excellente chanteuse. 

Le Grand Bain de Gilles Lellouche fait une excellente sortie

Le public plonge pour cette comédie en maillot de bain. Troisième meilleur démarrage de l'année, quasiment au niveau du Sens de la fête en 2017, qui avait dépassé les trois millions d'entrées. Un succès qui se profile pour cette tendre bande de losers, Mathieu Amalric, Benoît Poelvoorde, Guillaume Canet, Philippe Katerine et les autres, dans une équipe de natation synchronisée masculine qui ira aux championnats du monde, malgré leur niveau pitoyable et leurs bourrelets.    

Je montre des héros de cinéma comme on en voyait chez Claude Sautet... Mais je ne me compare pas, évidemment

Gilles Lellouche

Des comédies françaises réussies comme ça, c'est rare. Gilles Lellouche réalise son premier film seul, il avait co-signé avec Jean Dujardin le très macho Les Infidèles. Là, il passe un cap, loin de son image d'acteur très "mâle", il montre ici toutes les fragilités masculines, c'est une panoplie très juste d'hommes contemporains entre 40 et 50 ans.  

Quién te cantará du très "almodovarien" Carlos Vermut

Il ne s'en cache pas : Pedro Almodovar est son maître, et dès les premières images la filiation saute aux yeux. Quién te cantará, (Qui te chantera), débute quand Lila Cassen se réveille d'un accident qui l'a rendue amnésique. Ancienne pop star des années 90, elle va préparer son retour sur scène avec l'aide d'une fan qui connaît son répertoire par cœur et vit dans le mimétisme.

Carlos Vermut sait filmer les femmes, aucun doute, mais contrairement à Almodovar, il ne maîtrise pas les circonvolutions d'un scénario beaucoup trop complexe, il y a malgré tout dans Quién te cantará un climat prenant, dans une Andalousie froide, jamais filmée comme ça.    

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