L'A380 a-t-il du plomb dans l’aile ? Airbus réduit sa cadence de production
En 2018, la cadence passera à un exemplaire par mois contre 2,5 aujourd’hui
A défaut de nouvelles ventes, Airbus a donc décidé de réduire de plus de la moitié la production de son très gros porteur. En 2018, la cadence passera à un exemplaire par mois contre 2,5 aujourd’hui. Pourquoi l’A380 ne marche pas ou ne décolle pas plutôt ? Il y a plusieurs raisons :
Le lancement du programme en 2000 reposait sur une croissance du nombre de passagers de l’ordre de 5% par an et surtout sur une stratégie des compagnies aériennes à s’engouffrer dans une politique de dessertes de "hubs", ces aéroports comme Roissy-CDG, Francfort, Atlanta, Singapour ou Dubaï, sortes de plaques tournantes géantes où convergent des milliers de passagers en transit.
Un A380 compliqué à remplir
Au final, les méga-cités sont aujourd’hui peu nombreuses. La congestion des aéroports n’est pas aussi importante qu’attendue. En revanche, les dessertes de point à point, marché d’appareils comme le 787 de Boeing ou de l’A350 fonctionnent plutôt bien. Du coup, les compagnies clientes de l’A380, à l’exception d’Emirates ont du mal à remplir leur super jumbo.
Ajoutons que certains transporteurs n’ont peut-être pas suffisamment pris en compte les contraintes logistiques des aéroports pour accueillir un tel avion.
Autre facteur pour expliquer cette faiblesse des ventes, c’est la concurrence de Boeing, non pas de la version améliorée du 747, mais du 777, un best-seller mondial, bi-réacteur capable de transporter dans sa configuration de base près de 370 passagers et dont la capacité en fret est nettement supérieure à celle du 380.
En décidant de réduire la production de l’A380, Airbus se donne du temps sur la poursuite ou l’arrêt du programme.
Vers une remotorisation du super jumbo ?
Pour relancer les ventes de l’A380, le constructeur européen étudie aujourd’hui sérieusement la demande d’Emirates, qui souhaite une remotorisation du super jumbo, à l’instar de l’A320 ou de l’A330 Néo. Un nouveau moteur qui consommerait moins et qui offrirait plus de poussée pour emporter plus de passagers et aller plus loin.
Le problème c’est que la faiblesse des ventes de l’A380 n’incite pas les motoristes à se lancer dans l’aventure. D’autant que Boeing n’a pas dit son dernier mot, puisque le constructeur américain envisage désormais une version à plus de 450 sièges du Boeing 777.
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