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Décès de Jean Pierson, père de l'Airbus A380

Il a été l’homme du décollage d’Airbus. Jean Pierson, ancien patron de l’avionneur européen est décédé mardi 3 novembre à l’âge de 80 ans.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jean Pierson, l'ancien directeur de l'avionneur européen Airbus, ici à Singapour en février 1998. (AFP)

Surnommé "L’Ours des Pyrénées" par ses équipes, en raison de son caractère rugueux, de ses coups de gueule, de sa silhouette de rugbyman, Jean Pierson a été l’homme du décollage d’Airbus au début des années 80, l’homme sans qui le constructeur européen ne se serait pas hissé aussi rapidement au niveau de Boeing. Jean Pierson a contribué à faire d’Airbus l'un des deux acteurs majeurs de l'aviation commerciale.  

Treize années à la tête d'Airbus

Né à Bizerte en Tunisie en 1940, passé par le lycée militaire de La Flèche, diplômé de SupAero, il débute comme ingénieur de production chez Sud-Aviation, où il sera associé au programme Concorde, avant de rejoindre la Socata puis l’Aerospatiale.   C’est en 1985, qu’il est nommé administrateur-gérant de ce qui n’était à l’époque qu’un GIE. Fort des débuts prometteurs de l’A300 et de l’A310, il va transformer l’essai Airbus avec le lancement d’un pari fou, l’A320, court-moyen-courrier aux commandes de vol électriques,  

Très vite, "L'ours des Pyrénées" comprend que son nouvel atout peut surclasser la concurrence, le MD80 et surtout le Boeing 737.Tout au long de ses 13 ans de direction d'Airbus, l'expression fétiche de Pierson au sujet de Boeing est explicite : "Je vais lui faire pisser le sang". A cette période, le message passé aux vendeurs est clair : pour empocher à l'arraché des contrats clés et dévorer des parts de marché, Airbus est prêt à tout.

Les quatre "pays Airbus"

A l'époque, les accords de troc sont monnaie courante, les quatre "pays Airbus" consentent de nombreuses contreparties commerciales, voire des garanties de change, et le consortium européen n'hésite pas pour placer ses avions, à cautionner des prêts que les banques consentent à des compagnies aériennes à bout de souffle, telle la glorieuse Pan Am. 

Il restera 13 ans à la tête d’Airbus jusqu’en 1998, et aura également initié le superjumbo A380. Il aura aussi eu le flair de recruter le meilleur vendeur d'avions au monde, l'Américain John Leahy. Sa disparition intervient quelques jours après celle de son ami Claude Terrazzoni, ancien haut cadre dirigeant d'Airbus.

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