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Chroniques du ciel. 2020, année catastrophique pour les aéroports français

Les aéroports français n'ont accueilli que 70 millions de passagers en 2020 contre 214 millions l'année précédente. L'Union des aéroports français se dit inquiète des conséquences du projet de loi "climat et résilience" débattu à l'Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Thomas Juin, président de l'Union des Aéroports Français (UAF)

Comme on pouvait s’y attendre, en 2020, les aéroports français ont vu leur trafic chuter de plus de 67% en raison de la crise sanitaire.

Les pertes de chiffres d’affaires atteignent des milliards d’euros, a indiqué cette semaine, Thomas Juin, le président de l’UAF, l’Union des aéroports français. Thomas Juin, qui s’est par ailleurs indigné des mesures adoptées dans le cadre du projet de loi "climat et résilience", qui prévoit notamment la fin de certaines liaisons aériennes intérieures et une limitation de l’extension des aéroports.  

Ce qui nous heurte, c’est cette logique de la décroissance, c’est-à-dire par l’interdiction notamment des vols intérieurs, c’est par l’interdiction des extensions d’aéroports, voire par des taxes supplémentaires, que l’on parviendra finalement à réduire les émissions.

Thomas Juin, président de l'Union des aéroports français

 

"C’est la philosophie de cette loi qui nous heurte, qui fait le pari de cette décroissance, qui est un pari perdu d’avance, ajoute Thomas Juin, puisque l’on sait que tout concourt à ce que l’usage de l’avion se développe encore sur plusieurs continents de la planète. Vouloir régler cette question à l’échelle française, c’est hors sujet et ça risque de créer des dommages très important sur le secteur aérien et ça crée un précédent".

Il y a un discours de vérité que l’on souhaite tenir sur le secteur, c’est de dire qu’il est déraisonnable de laisser croire que le train va pouvoir se substituer à l’avion dans 10 ans, sur les lignes intérieures françaises.

Thomas Juin

"On a des éléments qui démontrent que le réseau domestique aérien français s’est développé, non pas entre Paris et les régions depuis 10 ans, mais entre les régions elles-mêmes, là où le train n’est pas en capacité de pouvoir présenter une alternative sérieuse, souligne le président de l'UAF. Qui pourrait penser aujourd’hui, qu'il faut sur certains axes 9 heures pour rejoindre sa destination, exemple entre Nantes et Nice, entre La Rochelle et Nice, qui peut penser que demain pourra constituer une alternative ?"

Thomas Juin a dénoncé un lobby anti-aérien extrêmement puissant, auquel le secteur ne s’est pas du tout préparé. Il est temps de réagir a-t-il dit, dans le cas contraire, ce sont des milliers d’emplois qui pourraient disparaître.

Lorsque l’on prend des mesures qui sont à l’échelon central parisien de ne plus étendre les aéroports, c’est un coup porté aux régions, les lois de décentralisation de 2005 avaient transmis un certain nombre d’aéroports aux régions pour qu’ils décident de leur destinée.

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