Chronique du ciel. Notre Dame des Landes : quel coût pour l'Etat si le projet est abandonné
Comme pour l’Ecotaxe, si le projet d’aéroport de Notre Dame-des-Landes était abandonné, la facture pour l’Etat pourrait être très salée.
Aucune somme n’est aujourd’hui confirmée mais les experts ont déjà fait chauffer les calculettes. Vinci Airports, qui s’est vu attribuer le contrat de délégation de service public pour la construction et la gestion du futur aéroport, pourrait tout d’abord dénoncer une rupture de contrat initial.
La clause de résiliation
Une clause de résiliation a été prévue. Si l’Etat se dédit, il devra rembourser à Vinci Airports les sommes investies, les fonds propres engagés et les coûts de résiliation des contrats passés avec les prestataires ou les compagnies d’assurance.
La compensation pour Vinci Airports est aujourd’hui estimée entre 300 et 350 millions d’euros. Et ce n’est pas tout, si le projet est jeté aux oubliettes, et que le gouvernement opte finalement pour un réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, il faudra forcément engager des sommes très conséquentes.
Améliorer l'ancien aéroport aura aussi un coût
Améliorer l’ancien aéroport, c’est agrandir l’aérogare ou en bâtir une autre, ce qui sous-entend des coûts de démolition et de reconstruction, c’est remettre la piste aux normes, et sans doute l’allonger, c’est reconstruire des parkings pour les avions et déplacer des bâtiments.
Dans un rapport publié, il y a quelques temps, la Direction Générale de l’Aviation Civile, tablait sur une ardoise de près de 700 millions d’euros, à laquelle il faudra ajouter près de 150 millions de travaux préparatoires et de perte d’exploitation pendant la durée du chantier.
C’est au final aussi cher qu’un aéroport neuf. Aussi cher que le coût du projet de Notre Dame des Landes estimé, selon les partisans à un peu plus de 900 millions d’euros, 1,5 milliard d’euros selon les opposants.
Quoiqu’il en soit, d’un point de vue, purement environnemental, et en dehors de toute considération de trafic, s’il voit le jour, l’aéroport du Grand Ouest, consommera trois fois plus d’énergie par passager que l’actuelle plate-forme de Nantes-Atlantique. Ce sera le premier bâtiment en France certifié HQE, pour Haute Qualité Environnementale.
Et il mettra surtout fin au survol au Sud de l’actuel aéroport de la réserve naturelle de Grand-Lieu et au Nord à celui d’une partie de l’agglomération nantaise. Le dossier est entre les mains du nouveau gouvernement, lui aussi divisé sur la question.
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