"L'école, la famille, le théâtre : toute notre vie relève d'un projet politique"
Dans "Les mauvaises gens", l'auteur de Bande dessinnée Etienne Davodeau raconte l'épanouissement qu'ont pu représenter formation continue et syndicalisme pour ses parents entre Maine-et-Loire et nord de la Vendée. Une époque où l'on parlait d'autogestion et où s'impliquer socialement autour de revendications pour une vie meilleure ne battait pas forcément en brêche l'assiduité à l'église.
Dominique vient du même terreau que les parents d'Etienne Davodeau. Elle a grandi en région parisienne auprès d'un père très investi dans le scoutisme, votait centre droit comme ses parents à 18 ans. Et puis elle a rencontré Gilles, mené des études d'ingénieur en parralèle d'un premier poste, et mué politiquement. Dominique vote socialiste depuis longtemps maintenant. Aux primaires, elle avait choisi Martine Aubry pour l'histoire d'un certain engagement et l'espoir qu'elle lui rendait de pouvoir "avoir son mot à dire ", et fut "très déçue ", notamment par le traitement des médias.
Son mari, Gilles, ingénieur comme elle, devenu formateur et homme de théâtre, avait lui aussi choisi Martine Aubry. Pas par nostalgie mais pour "le souffle d'Edmond Maire " qu'il cherche à retrouver aujourd'hui dans le paysage politique. Après des années de vote dit "utile ", il observe qu'il évolue. Cette année, il optera pour Jean-Luc Mélenchon. Parce qu'il qui fait de la politique autrement, parce qu'il a aussi cette rugosité dans laquelle se retrouve Gilles, qui ne renâcle pas à une certaine rugosté pour dire qu'on "en a marre de ce peuple qui réclame l'extrême-droite ".
Dominique, encore très imprégnée de son terreau catholique sociale, ne votera pas Mélenchon parce qu'elle conserve le souvenir d'une gauche communiste intolérante avec "ceux qui ont la foi, ceux qui s'interroge et à qui certains veulent expliquer ce qu'ils doivent penser ".
A une vingtaine de kilomètres d'Ardon, Gilles a créé voilà 18 ans le festival d'Ardon,
une petite commune de 1000 habitants qui accueille chaque année 7000
personnes le temps de l'événement. Un geste politique ? Oui, au sens de
l'implication de la vie locale et du sens qu'il met dans le choix de ses pièces ou l'engagement dans des ateliers initiés dès les années CFDT. Mais pas au sens de l'engagement idéologique, note Gilles qui constate qu'il est aujourd'hui plus tolérant envers le grand vide de ces gens de théâtre qui "très souvent, n'ont aucune idée politique".
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