Education : l'affaire de tous
Le texte qui régit la réaction à adopter face à un jeune délinquant est au coeur des débats depuis des années.
L'ordonnance de 1945 a été rédigée pour venir en aide aux enfants, davantage pour les protéger que pour les punir. C'était la philosophie du texte.
A la tribune, Pierre Joxe, ancien ministre de l'intérieur, évoque le point de départ, citant Le Général de Gaulle. En rappellant ces mots: "Il est peu de problèmes aussi importants que ceux qui concernent la protection de l'enfance". C'était donc un 2 février, en 1945. Puis, Pierre Joxe déballe l'empilement de textes réformateurs, ou pseudo réformateurs, de l'ordonnance. "Car, dit il, pour commémorer, il faut se remémorer. En 2003, c'est la loi sur le fichage de Nicolas Sarkozy. Et la Garde à Vue prolongée. En 2007, c'est le texte sur la présentation immédiate du jeune. Encore en 2007, un texte voté en urgence! On se demande bien pourquoi, ce sont les peines plancher".
Christiane Taubira, "une amazone née un 2 février"
Pierre Joxe rend hommage à Christiane Taubira, garde des sceaux, qui a ouvert ces débats. Il voit en elle une "amazone née un 2 février. Bon anniversaire madame la ministre! Et si le cheval se cabre, ne tombez pas".
S'ensuivront non pas des débats, mais des constats, de l'expertise, notamment celle d'une historienne qui raconte que les jeunes au XIXe siècle étaient surnommés "les apaches", que les "blousons noirs ont été crées et sont devenus un mythe".
Pas vraiment de débats à la Mutualité aujourd'hui, les spécialistes de la jeunesse étant plutôt d'accord sur les constats. Mais quelques idées reçues cassées. Comme celle concernant notre narcissisme : cet ingrédient est bon pour la vie. Le pédopsy Daniel Marcelli rappelle que l'arrivée de l'adolescence est vécue comme une attaque. "Et le socle narcissique acquis dans la petite enfance doit être fort, pour que le jeune puisse affronter le choc de cette adolescence".
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