"Bosser gratos ?... ben, non"
La carotte et le bâton. Revêtu de ses plus beaux habits de président, François Hollande a su manier le chaud et le froid, durant deux heures de conférence de presse. Sur les jeunes des quartiers, ce fut assez frappant. Les uns se sentant davantage aidés, avec la notion d'accompagnement, de discrimination à combattre, de mixité à trouver. Les autres ressentant une obligation, quelque chose de "pas l'choix", au travers du service civique notamment. "Travailler dans un ministère, gratos? Ben, non. Moi, j'ai pas envie ", me dit un jeune, porte de la Chapelle, au nord de la capitale.
Moi : "Il y a de la demande pourtant, du côté des associations ".
Lui : "Peut -être. Mais travailler sans être payé ? C'est pas normal. Ça peut les arranger, eux, pour le chômage. Mais pas moi ". Malaise. Pour certains, c'est un peu la république à marche forcée.
Concernant le reste, ca passe un peu mieux. Et encore...
Un monsieur : "On est tous pour que nos enfants parlent bien le français. Il faudrait penser aux mamans aussi, c'est important ". En effet, un petit oubli semble se pointer.
Il poursuit : "On est tous pour plus de mixité. Mais si on habite dans les mêmes quartiers, c'est pas toujours parce qu'on en a envie. C'est parce qu'on n'a pas d'argent ". Là encore, dont acte.
Autre annonce, qui répond presque à ce monsieur : une sorte de chasse au mauvais bailleur, qui ne pratiquera pas la mixité. Et, la création de l'Agence nationale de développement économique sur les territoires. "Les fonds existent, il s'agit de les déployer là ou cela est necessaire ", a affirmé le chef de l'État. La balle est dans le camp notamment d'Emmanuel Macron et de la Caisse des dépôts. Visiblement, les ministres ont été appelés à mettre le paquet, partout ou cela est possible, afin de prolonger immediatement l'engouement national du 11 janvier. Dès demain vendredi, le ministre de la ville, Patrick Kanner, sera en déplacement, dans des quartiers. La côte de Hollande et Valls remontent. Le rythme s'accélère.
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