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"Il faut protéger les comédiens" : à la rencontre de Monia Aït El Hadj, coordinatrice d'intimité sur les plateaux de tournage

Tout l’été, franceinfo vous fait découvrir des métiers étonnants ou méconnus à travers la chronique "C'est vraiment ton boulot ?". Vendredi 21 juillet : le métier de coordinatrice d'intimité, avec Monia Aït El Hadj.
Article rédigé par franceinfo, Agathe Mahuet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Coordinatrice d'intimité, Monia Aït El Hadj. Photographiée chez elle, puisque son appartement est aussi son bureau la moitié du temps, pour organiser ses déplacements sur les tournages (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Chacun s'est forcément demandé, au cinéma, devant une scène montrant une relation sexuelle, comment cela s'était vraiment passé lors du tournage. Depuis peu, un métier se développe, à la suite du mouvement "Me Too" et à l'affaire Harvey Weinstein : coordinateur ou coordinateur d'intimité. Leur objectif : faire en sorte que ces scènes se déroulent bien.

C'est justement la profession qu'a choisie Monia Aït El Hadj. Cette ancienne juriste a travaillé notamment sur la série de Netflix Emily in Paris. Elle est aujourd'hui l'une des très rares à exercer ce métier dans le cinéma français. Et impossible, évidemment de la rencontrer sur un plateau : "Ce sont des scènes d'intimité donc ça n'aurait aucun sens de faire venir des gens !"

"Mon métier consiste à venir soutenir les metteurs en scène et les comédiens dans la création des scènes de nudité et d'intimité. Je m'assure du consentement des comédiens et j'aide à chorégraphier et à professionnaliser ces scènes", détaille Monia Aït El Hadj.

Ne pas se blesser émotionnellement

Devant une production française pour Netflix, sur laquelle la coordinatrice d'intimité a travaillé, elle explique : "Sur une scène comme ça qui est assez explicite, il faut protéger les comédiens. On a l'impression qu'ils sont complètement nus mais en fait ils ne le sont pas. Donc on a discuté des limites de chacun, qu'est-ce que l'un et l'autre étaient prêts à faire, à ne pas faire, à montrer ou à ne pas montrer".

Pour Monia Aït El Hadj, son travail s'apparente à la préparation d'une cascade de cinéma : "Le corps, on peut le blesser physiquement ou émotionnellement quand ça ne se passe pas bien". Devant un autre film, avec d'autres acteurs, plus jeunes et moins expérimentés, Monia  Aït El Had se remémore : "On a fait une répétition avec la réalisatrice, on a tout chorégraphié en avance. Sur une scène d'amour, si personne ne vous explique ce que l'on attend de vous, c'est votre propre intimité que vous amenez sur le plateau, et ce n'est pas du tout ce que l'on veut".

"Je ne suis pas la police des bonnes mœurs"

Mais le travail de Monia Aït El Hadj va au-delà de gérer des scènes de sexe : "On n'a pas tous la même définition de l'intimité. Cela peut aussi être une maman qui donne le sein, par exemple". Mais elle tient à préciser : "Mon métier ce n'est pas de venir censurer ou d'effacer la sexualité ou la nudité. Je dis toujours que je ne suis pas la police des bonnes mœurs".

Aujourd'hui en France, c'est principalement Netflix qui s'est emparé du sujet et qui fait appel à Monia Aït El Hadj.

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