Joli détour par Rocamadour, cité des miracles

Le village, qui a donné son nom au fameux fromage de chèvre produit dans la région, conserve son charme moyenâgeux. Visite guidée.
Article rédigé par Ingrid Pohu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Véritable défi à l’équilibre, à flanc de falaise, la cité mariale de Rocamadour accueille visiteurs et pèlerins toute l’année. Au sommet des marches du grand escalier des pèlerins, s’ouvre l’esplanade du Sanctuaire de la cité médiévale. (INGRID POHU / RADIOFRANCE)

Ses portes fortifiées, ses maisons de pierre, ses églises, son château fort… Bâtie à flanc de falaise, la cité surplombe le causse de Gramat et le canyon de l’Alzou. "Il a été creusé par une petite rivière il y a des milliers d’années, commente Marion Le Moing, guide à l’office de tourisme de la ville. Et on a conservé des photos du XIXe siècle qui nous montre que tous les bords de ce canyon, aujourd’hui recouverts de forêts, étaient occupés jadis par des cultures en terrasse."

Les miracles de Saint-Amadour

Dominé par la citadelle et ses remparts, Rocamadour est un haut lieu de pèlerinage. Son origine se situe au IXe siècle avec l’arrivée d’un ermite, Saint Amadour, venu s’installer dans le Quercy pour s’y recueillir. Un ouvrage répertorie les 126 miracles qui se seraient passés entre 1148 et 1172. C’est le livre des miracles de Rocamadour. "Cela va devenir un peu un best-seller médiéval, s'enthousiasme la guide. Les troubadours se mettent à chanter les miracles de Notre-Dame de Rocamadour sur les chemins, et les pèlerins en route pour Saint-Jacques de Compostelle – qui entendaient dire qu’en faisant 40 km de plus, ils tomberaient sur un petit sanctuaire où se dérloulaient des miracles quotidiens – faisaient le détour."

La chapelle Notre-Dame est le cœur du pèlerinage de Rocamadour. Depuis près de mille ans, des pèlerins venus du monde entier viennent y rencontrer la Vierge Marie. À l'abri du rocher, elle tient son Fils sur les genoux. (INGRID POHU / RADIOFRANCE)

Rocamadour compte sept chapelles, établies autour d’un parvis. "Ce serait à partir du XIIIe siècle que les habitants des environs se sont dits que ces milliers de pèlerins, venant de tous les horizons pour Notre-Dame de Rocamadour, étaient de potentiels clients, explique Marion Le Moing. Ainsi des maisons et des échoppes furent construites le long du chemin d’arrivée des pèlerins. C’est ce qui donne la forme actuelle du village : tout en longueur avec une seule et unique rue."

La vierge noire protectrice des marins

Dans la chapelle Notre-Dame de Rocamadour, on admire la fameuse vierge noire miraculeuse. "Elle guérissait les malades de tout type d’affliction, commente la guide. Les femmes venaient aussi pour espérer avoir un enfant." L’orgue contemporain représente une proue de bateau, car Notre-Dame de Rocamadour est aussi la protectrice des marins. "Parce qu’au Moyen-Age, on lui avait donné un surnom : Stella Maris, étoile de mer." Elle aurait aidé Jacques Cartier à accoster au Canada en 1534. "On dit qu’à chaque miracle en mer, la petite cloche au plafond d'une des voûtes de la chapelle Notre-Dame se met à sonner toute seule sans l’aide de personne, c’est une cloche miraculeuse." Des maquettes de bateaux sont aussi suspendues dans la chapelle, ce sont des exvotos offerts, en remerciement, par des marins pour les miracles obtenus.

Et notre guide glisse avec malice : "Chez nous, on n’a pas la mer, mieux : on a la Dordogne !"

Allez, on sort les gabarres !

EN PRATIQUE

Office de tourisme de Rocamadour

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