"Aura Invalides" : le premier spectacle immersif du Dôme des Invalides à Paris

Le spectacle Aura Invalides se joue au cœur du Dôme des Invalides, et commence au crépuscule.

Un silence religieux, puis soudain, la musique retentit. Debout ou assis sous la coupole du dôme, 60 mètres de haut, dans la galerie circulaire qui domine la crypte de Napoléon Bonaparte, on observe les premiers faisceaux de lumière jaillir du sol, et remonter jusqu’au sommet. Comme des rayons laser qui sculptent avec une précision d’orfèvre les façades et les sculptures de ce monument édifié en 1677, sous l’impulsion de l’architecte Jules Hardouin-Mansart, son créateur.

Portés par la musique orchestrale et ses chœurs, on voyage dans un espace qui s’anime, devient vivant grâce aux projections vidéo. Comme l’explique Jean-Baptiste Hardoin, directeur de création chez Moment Factory qui a conçu ce spectacle :

"On propose un moment de contemplation, ce qui est assez rare dans nos vies aujourd’hui. Un moment pour établir une connexion avec ce monument. On a voulu faire redescendre la coupole et les peintures à l’échelle humaine, pour que les visiteurs puissent les voir comme tels, parce qu’en journée, on est souvent impressionnés par la grandeur, et en fait ici, on voulait profiter de l'obscurité pour faire découvrir le dôme de façon intime."

"Ici au Dôme des Invalides c’est une expérience 360 degrés, on ne sait plus où donner de la tête". Et comme le souligne aussi Sybille Conflant, directrice générale de Cultival qui produit "Aura Invalides", le visiteur découvre des détails qui lui avaient échappé : "Par exemple des statues, des détails d’architecture, des corniches, des médaillons qu’on ne remarque pas forcément en journée, avec ce côté grandiose et monumental du dôme".

Comme au théâtre, cette exploration de 50 minutes se déroule en plusieurs actes

Acte 1 : les images qui dansent font écho à l’édification du monument. 

Acte 2 : guidés par les jeux de lumière et une succession de tableaux captivants, nous sommes invités à ressentir la mémoire et les fragments d’histoire, en déambulant dans les six chapelles, autour notamment du mausolée de l’architecte Vauban. L’occasion de se souvenir que ce lieu fut successivement une église sous Louis XIV, un temple du dieu Mars, pendant la Révolution française, un panthéon national des gloires militaires au XIXe siècle, ou encore le refuge secret de pilotes anglais, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Et puis acte 3 : retour au centre du dôme, pour ressentir le pouvoir d’élévation universelle du monument.

Parfois des sculptures sortent même des murs

"Oui, on fait des illusions, du trompe-l’œil. En fait, tout le Dôme des Invalides est en lui-même une illusion, il y a des jeux de perspectives, des trompe-l’œil cachés, explique Jean-Baptiste Hardoin. "Et nous, on prolonge tout cela avec nos outils, avec les images, la technologie, on vient créer des trompe-l’œil, sortir des statues, en mettre là où il n’y en avait pas."

Inauguré par Louis XIV en 1706, le Dôme des Invalides abrite le tombeau de Napoléon Bonaparte depuis 1861. "Le tombeau de Napoléon est représenté dans une scène baptisée 'Le retour des cendres', où on a recréé la scénographie à partir de gravures et de textes de Victor Hugo, dans son œuvre 'Choses vues' qui décrit cette journée du 15 décembre 1840, précise encore le spécialiste. On est allé scanner des silhouettes de soldats de plomb en 3D au Musée de l’Armée."

Mettre en valeur le patrimoine, grâce à la musique et aux arts numériques, le pari est relevé. Car à la nuitée tombée, le monument nous apparaît sous un nouveau jour.

EN PRATIQUE

Expérience accessible à tout âge, recommandée à partir de 5 ans.

Tarifs adulte : 22€, 16-26 ans : 13,50€, 5-15 ans : 9,50€

Adresse : 2 place Vauban : côté Dôme des Invalides.

Ouvert toute l’année sur réservation uniquement.

Accès : métro Invalides, La Tour-Maubourg et Varenne.