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C'est mon époque. Le savon de Marseille, qui peut se prévaloir de cette appellation ?

Les ventes de savons de Marseille augmentent de 5% par an. Un marché d'environ 400 millions d'euros en France. Trois associations de fabricants revendiquent le titre.

Article rédigé par franceinfo, Sophie Auvigne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des savons de Marseille. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Le savon de Marseille est de retour. Les ventes augmentent de 5% par an. Un marché d'environ 400 millions d'euros en France et ça crée des tensions entre fabricants. Trois associations de fabricants revendiquent le titre et nous souhaitons bon courage à l'organisme chargé de trancher.

L'institut national de la propriété industrielle vient en effet de recevoir une troisième demande. Toujours pour le savon de Marseille, cette fois c'est l'association savon de Marseille France qui a déposé un dossier. Elle réclame, elle aussi pour ses productions, une indication géographique protégeant un produit industriel ou artisanal.

C'est un nouveau droit, la porcelaine de limoges vient de décrocher l'appellation. Cette association regroupe les deux poids lourds français du savon de Marseille. Ils respectent à la lettre la recette reconnue par la Direction des fraudes. Le grand public ne les connait pas. Ils fournissent les marques. 95% de la matière d'origine France qui permet de fabriquer du savon de Marseille vient de leurs usines. Elles ne sont pas à Marseille mais à Nantes et en Haute-Savoie.

Un savon de Marseille ou un savon de France ?

C'est un peu ce que dit une autre association de fabricants, l'union des professionnels du savon de Marseille. Elle veut réserver l'appellation aux seuls producteurs non pas de Marseille mais des Bouches-du-Rhône et à des fabricants qui travaillent le savon exclusivement dans des chaudrons comme il y a 200 ans. Petit problème, on les compte sur les doigts d'une main. Ils produisent peu et surtout du savon ménager, du savon noir. Or on ne se douche pas avec ça.

La troisième association des fabricants de savon de Marseille, elle a une vision plus libérale. Quelle que soit l'origine de la matière première, ce qui compte c'est la dernière étape de la fabrication : en Provence. Du coup, les fabricants pourraient  s'approvisionner en Asie. L'Indonésie comme la Malaisie ne demandent que ça
les deux pays sont de gros producteurs de ces bondillons. Cette matière de base, ce mélange d'huile et de soude vendu par sac de 750 kilos.

Chacun a sa définition du savon de Marseille

Dès sa création le savon de Marseille a quitté sa ville de naissance. Très vite, il a été fabriqué dans les villes portuaires, là où arrivaient les huiles. Aujourd'hui, il y a plusieurs visions qui s'affrontent. Un savon de Marseille, certes made in France, mais fabriqué à grande échelle dans des usines modernes, dont le prix reste abordable, aux alentours de 4 euros le cube ou bien un produit de luxe, provençal, bien au delà de 10 euros le pain. Finalement, faut il vraiment choisir si on peut avoir les 2 !         

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