Un concours d’éloquence pour aider les femmes à prendre leur place dans la fonction publique
Dans la fonction publique, les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Elles représentent 63% des effectifs. Mais comme dans le privé, elles rencontrent davantage de difficultés à évoluer professionnellement et elles mettent plus de temps à gravir les échelons. C’est le phénomène du "plancher collant", du "tuyau percé" ou du "plafond de verre".
L'Éducation nationale en 1re ligne
Cette situation se retrouve en particulier dans l’Éducation nationale. Dans ce ministère, on compte plus d’un million d’agents, dont les trois-quarts sont des femmes. Plus on monte dans la hiérarchie, plus leur présence diminue, notamment aux postes à responsabilité. Parmi les chefs d’établissement, par exemple, on compte 54% d’hommes pour 44% de femmes. Quand elles sont adjointes, elles le restent plus longtemps.
Le concours « À voix égales » propose à ces femmes de prendre la parole. Qu’elles soient titulaires ou contractuelles, qu’elles travaillent dans la fonction territoriale, la fonction hospitalière, ou pour l’État. Qu’elles soient sapeur-pompier, motarde de la gendarmerie, greffière ou secrétaire administrative. Le principe du concours est simple : présenter son projet professionnel en 180 secondes dans une vidéo, avec de l’éloquence et un brin de créativité, puis déposer cette vidéo avant le 18 février sur le site web du concours : avoixegales.com. Les dix lauréates remportent un accompagnement sur mesure pour concrétiser leur envie, avec 10 séances de coaching chacune. Les vidéos des gagnantes de l'an dernier sont toujours en ligne.
"C'est déjà prendre le pouvoir"
Certains projets ne sont pas forcément liés à une évolution de poste. Ce concours est une initiative qui vient du terrain, il n’a pas été pensé au sommet de l'État, mais a été créé par l’académie de Montpellier et sa rectrice, Sophie Béjean, très impliquée sur les sujets d’égalité professionnelle femmes hommes. À l’origine d’ailleurs, il avait été imaginé pour les seuls personnels féminins de la région Occitanie avant de s'étendre à toute la France. "Prendre la parole, résume Sophie Béjean, c’est déjà prendre le pouvoir. C’est s’autoriser à avoir de l’ambition, pour soi-même, pour un projet, ou simplement défendre ses convictions".
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