Doctor, Sneek, VeriClock, ActivTrak ou encore Hubstaff. Ces noms ne sont pas encore connus du grand public, et pourtant, ils sont en train de se répandre dans les entreprises, en particulier dans celles qui ont recours au télétravail. Il s'agit de logiciels qui surveillent, à votre insu, vos activité quand vous travaillez depuis votre domicile. Deux chercheurs, l'un de l'université Grenoble-Alpes et l'autre d'Aix-Marseille, se sont penchés sur ce phénomène. Sur le site The Conversation, ils assurent qu'aux États-Unis, en plein cœur de la crise sanitaire, les intentions d'achats de ces logiciels de surveillance à distance des employés ont été multipliées par cinquante !Des captures d'écran toutes les 5 minutesCertains logiciels permettent de géolocaliser le salarié pour vérifier qu'il est bien à son poste de travail. Il y a aussi ceux que l'on appelle les "keyloggers" : des outils qui tracent tout ce qu'il tape sur son clavier. Tarik Chador et Zilacene Dekli, les deux chercheurs, parlent aussi des outils qui permettent de mesurer le temps passé sur les sites dits "productifs" et les autres sites. Il y a aussi les logiciels qui mesurent les temps de connexion sur les serveurs de l'entreprise, le nombre de courriels envoyés et l'identité des destinataires.[Thread] Des open spaces déserts et des ordinateurs qui prennent la poussière. Avec la démocratisation du télétravail en raison de l’épidémie de coronavirus, il y a moins de salariés dans les bureaux. Des patrons décident donc de rendre une partie de leurs locaux, à dérouler pic.twitter.com/dHTt8z1RGo— franceinfo (@franceinfo) September 11, 2020Plus fort, certains permettent aussi de faire une capture d'écran de l'ordinateur du salarié toutes les cinq ou dix minutes. Le site américain Quora a même repéré un logiciel qui a particulièrement le vent en poupe : Sneek, qui prend une photo des salariés toutes les cinq minutes. Les photos apparaissent ensuite sur un "mur de visages". Officiellement, il s'agit de rester plus facilement en contact avec tout le monde, puisqu'il suffit de cliquer sur un visage pour démarrer une conversation vidéo. Le magazine Business Insider affirme que les ventes de Sneek ont été multipliées par dix depuis le début de l'épidémie.Les deux chercheurs français rappellent que tout ça doit avoir été porté à la connaissance des représentants du personnel. Et surtout, tout système de ce genre doit être proportionné et justifié. Une chose est sûre, l'employeur ne peut pas les mettre en œuvre tout seul dans son coin.