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Se faire recruter sans CV

C'est une méthode de recrutement qui permet de se passer du CV, et de donner leur chance à des candidats qui n'ont pas le profil idéal : le recrutement par simulation ne tient pas compte de vos diplômes mais de votre capacité, tout simplement, à faire le job.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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On dit souvent que si on veut être embauché, il faut avoir un blog, un profil, il faut être sur Tweeter. Tout ça est vrai, mais dans de très nombreux métiers, on peut très bien se passer de tout ça pour être recruté. On peut même se passer de CV. Le recrutement sans CV, le recrutement par compétences : l'idée commence à s'imposer.

Certains sites d'emploi l'ont compris. C'est le cas de Qapa.fr : on vous demande d'y entrer votre CV, mais pour mieux en extraire les compétences. Et c'est vrai que quand on fait de la vente, on a des compétences pour travailler dans la relation clients, par exemple, dans l'hôtellerie-restauration... dans tout un tas de domaines auxquels on n'aurait pas pensé. Et pour lesquels certains employeurs n'auraient pas pensé à vous. Ca permet à l'offre et la demande de mieux se rencontrer.

Pôle emploi utilise depuis longtemps le recrutement par simulation. Le principe, c'est qu'on met des candidats en situation pour voir s'ils sont capables de tenir un poste. Attention, on ne leur demande pas de faire un essai. On ne leur demande pas non plus de savoir se servir de telle machine qu'ils ne connaissent pas encore. Non, ce que l'on recherche, ce sont les "habiletés" d'un candidat. Par exemple, pour tenir une caisse, il faut savoir lire, écrire et compter, bien sûr, mais aussi pouvoir être interrompu souvent, travailler sous tension sans perdre son attention... C'est ça que l'on va tester.

Aujourd'hui, ça marche surtout dans la grande distribution et l'hôtellerie-restauration. Mais d'autres secteurs s'y mettent. Y compris pour recruter des cadres. Mais ça reste timide : pour les hauts postes, les entreprises sont rassurées par les diplômes et préfèrent souvent embaucher des "clones", des salariés bien dans le moule.

Un entretien de recrutement vu cinq millions de fois

Ca se passe chez Heineken. Ils cherchent un stagiaire pour s'occuper de grands événements sportifs où la marque est présente, type H Cup de rugby ou coupe d'Europe des champions. Sympa. Et comme ils en ont marre des entretiens où tout le monde répond de la même façon aux mêmes questions, ils déstabilisent les candidats : ils les prennent par la main, le recruteur tombe dans les pommes, un incendie se déclare. Tout est filmé.
Les salariés votent pour le meilleur... dont le nom est affiché sur l'écran géant du stade de la Juventus de Turin, en sa présence, à sa plus grande surprise. Le gagnant, Guy Lutching, arrive ensuite chez Heineken sous les applaudissements. Alors évidemment c'est un peu le plus beau et le plus sympa qui gagne à la fin, mais ça met au moins le doigt sur une chose : en entretien de recrutement, c'est important de sortir du lot. Et ça n'est pas forcément en donnant les réponses les plus convenues qu'on y parvient.

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