Pour mieux gérer le deuil en entreprise, l'association Empreinte donne des recommandations aux employeurs
Un actif sur deux a été confronté à un deuil au travail. Et pourtant, dans les entreprises, la plupart du temps, rien n'est fait pour accompagner ces salariés. L'association Empreinte présentait ce mercredi 22 juin des propositions pour aider les entreprises et les salariés à mieux traverser ces périodes difficiles.
58 % des employeurs n'ont rien prévu pour le décès d'une personne proche d'un collaborateur. C'est l'un des enseignements d'une enquête menée depuis trois ans par l'association, Empreinte, en partenariat avec le Credoc, le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie. Pourtant, le deuil est tout sauf anodin : il coûte 34 jours d'arrêt de travail dans l'année et 700 millions d'euros d'indemnités journalières. 39% des salariés ressentent des difficultés de maintien dans l'emploi après un deuil et 11% vont jusqu'à démissionner.
Des recommandations concrètes
L'association Empreinte donne cinq recommandations dont les entreprises peuvent s'emparer facilement. La première est d'installer d'un comité d'accueil qui peut réunir des membres de la direction, des managers de proximité, des collaborateurs. L'objectif est ainsi d'anticiper l'accompagnement que peut trouver un salarié au sein de sa structure. Cela implique de concevoir un protocole interne à déclencher en cas de deuil.
Autre proposition : constituer un binôme en cas de deuil. Un salarié est désigné pour accompagner la personne endeuillée en fonction des besoins exprimés ou observés. Ce binôme évite que le manager de proximité se retrouve seul face aux salariés en deuil. Il peut servir d'intermédiaire et faire remonter les besoins du salarié endeuillés vers la RH, un psychologue ou une assistante sociale. L'association Empreintes recommande également aux employeurs de désigner dans l'entreprise un référent deuil spécialement formé sur le deuil. Son processus, ses conséquences. Il pourra être chargé de soutenir la direction et les managers de proximité.
Récemment, un débat s'est instauré sur la durée de la période de deuil en entreprise. Actuellement, il est de trois jours, mais le sénateur républicain Stéphane Le Rudulier a proposé qu'il passe à cinq jours. Pour lui, les personnes en deuil sont confrontées à un mur administratif. Il souligne qu'il faut en effet se soucier des impôts, de la succession des biens immobiliers. Cela alors même que l'on est dans un état psychologique très difficile.
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