Plus de quatre ans après son lancement, faut-il remanier le "Projet de Transition professionnelle"?

18.000 personnes ont bénéficié l'an dernier d'un "Projet de transition professionnelle". Un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales préconise de réformer en partie ce dispositif. Les précisions de Sarah Lemoine.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
L'Igas recommande qu'un plus grand nombre de salariés puisse accéder au Projet de transition professionnelle, à la fois pour répondre aux aspirations personnelles, mais aussi aux grandes mutations économiques.(Illustration) (MARRIO31 / E+ / GETTY IMAGES)

Ce dispositif de projet de transition professionnelle, créé en 2019, permet aux salariés du privé d'obtenir un long congé de formation pour changer de métier. 18.000 personnes en ont bénéficié l'an dernier. Tout en conservant, pendant ce temps, la totalité ou la quasi-totalité de leur salaire.

franceinfo : Un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales préconise de réformer ce dispositif en partie ? 

Sarah Lemoine : Le "Projet de transition professionnelle", c'est la Rolls Royce des dispositifs de reconversion. Il y a 5 ans, il a remplacé le DIF, le droit individuel à la formation, mais contrairement à ce dernier, il ne finance que des formations longues et certifiantes pour changer complétement de métier. 950 heures et 27.000 euros en moyenne, par dossier, avec prise en charge des frais de formation et de la totalité ou presque du salaire.

L'autre grande différence avec l’ancien dispositif, c'est que le budget alloué par l'Etat a été divisé par deux. Il n'est plus que de 550 millions par an contre un milliard auparavant. 

Quelles sont les recommandations de l'inspection générale des affaires sociales?

L'Igas recommande qu'un plus grand nombre de salariés puisse accéder au Projet de transition professionnelle, à la fois pour répondre aux aspirations personnelles, mais aussi aux grandes mutations économiques. Mais comme l'enveloppe financière n'a pas vocation à augmenter, le rapport préconise de cibler le dispositif, seulement sur ceux qui qui ont le plus besoin.

C'est-à-dire les salariés qui ont les qualifications les moins élevées, et qui représentent 40% des bénéficiaires actuels. Les salariés de plus de 45 ans, également, quel que soit leur niveau d'étude. Et enfin les 30-45, qui ont un niveau d'étude inférieur ou égale à la licence. Les moins de 30 ans ne seraient pas éligibles.

Pour augmenter le nombre de bénéficiaires, le rapport préconise aussi de réduire les coûts du Projet de transition professionnelle...

En diminuant un peu la durée des formations, par exemple, ce qui veut dire moins de frais et de compensation de salaires. En incitant aussi les entreprises, les Opco, les branches professionnelles, ou les conseils régionaux à cofinancer les dossiers.

Le rapport propose enfin de diminuer la prise en charge des bénéficiaires qui gagnent plus de deux fois le SMIC. Aujourd'hui, leur revenu est compensé à hauteur de 90%, tout au long du congé formation. Ce pourcentage pourrait être revu à la baisse, suggère l'Igas. Reste à savoir ce que fera le gouvernement. Réponse lors de la présentation de la future loi Travail.

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